La tension énergétique est croissante, assortie d’une crise climatique mondiale et d’une recherche de souveraineté industrielle constante ; dans ce contexte, Free franchit un cap stratégique en matière de transition énergétique. En signant son premier contrat d’approvisionnement direct en électricité éolienne (PPA) avec le producteur indépendant H2air, l’opérateur télécom réaffirme son engagement en faveur d’un numérique durable. Cette opération est dans la droite lignée du Plan Climat du groupe iliad, sa maison mère, lancé en 2021, qui a pour ambition de réduire de manière structurée l’empreinte carbone de ses activités dans les trois pays où il est implanté : France, Italie et Pologne. Ce PPA n’est donc pas un simple symbole, mais un levier concret pour verdir les infrastructures réseau, tout en consolidant un approvisionnement énergétique stable et local.
Free et H2air officialisent un partenariat éolien de long terme.
Le contrat, officialisé sur le site même du parc éolien des Limodores à Rochefort-sur-la-Côte (Haute-Marne), prévoit la fourniture de 19 GWh d’électricité verte par an pendant 15 ans, à partir de 2026. Cela représente l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 3 500 foyers et permettra d’éviter l’émission de 13 900 tonnes de CO2 sur la durée du contrat, selon les équivalents carbone fournis par l’ADEME. Les éoliennes concernées ont été mises en service le 1er mai 2024 et sont exploitées par H2air GT, la filiale technique du groupe H2air, fortement implantée dans le Grand Est.
Ce contrat s’ajoute à trois autres PPA déjà signés par iliad en France, portant à 96,8 GWh la quantité annuelle d’électricité renouvelable contractuellement allouée à Free sur le territoire. À terme, ces contrats couvriront environ 16 % de la consommation énergétique de l’opérateur en France, avec un objectif de 100 % d’électricité renouvelable d’ici à 2035 pour l’ensemble du groupe iliad.
Les PPA, un choix devenu évidence pour l’indépendance énergétique et la RSE.
Les PPA (Power Purchase Agreements) sont devenus en quelques années un outil majeur de transition énergétique pour les entreprises. Contrairement à l’achat de garanties d’origine, souvent critiqué pour son manque d’impact réel, le PPA lie directement un producteur d’énergie renouvelable à une entreprise consommatrice, sur une base contractuelle de long terme. Cela permet de sécuriser un prix stable sur 10 à 20 ans, de financer de nouvelles capacités de production et de garantir une traçabilité complète de l’électricité consommée.
Pour Free, le choix du PPA répond à plusieurs objectifs convergents : limiter l’exposition à la volatilité des prix de l’énergie sur les marchés, améliorer son bilan carbone, mais aussi démontrer un ancrage territorial en valorisant des projets locaux. Le parc des Limodores illustre cette dynamique : conçu dès 2010 avec l’appui d’élus locaux et de PME régionales, il conjugue ancrage dans les territoires et innovation écologique (suivi acoustique de la faune, notamment les chauves-souris, pendant plusieurs années).
Ce contrat renforce la cohérence de la politique RSE de Free, déjà engagée sur plusieurs fronts : réduction de l’empreinte environnementale de ses Freebox (éco-conception, recyclabilité), optimisation énergétique de ses datacenters (refroidissement par immersion, modulation dynamique des charges serveur) et compensation des émissions résiduelles. Il offre aussi à l’opérateur un argument de poids pour séduire les collectivités locales et les clients professionnels sensibles à la performance environnementale.
Free, pionnier du PPA télécom en France ?
Avec ce premier contrat PPA éolien, Free rejoint un cercle encore restreint d’entreprises télécoms actives dans l’achat direct d’énergies renouvelables. Alors que les hyperscalers comme Google ou Amazon Web Services annoncent régulièrement de tels accords, le monde des télécoms français reste plus timide. En prenant cette initiative avec H2air, Free affirme son leadership RSE dans le secteur et fait la démonstration que la transition énergétique peut être territorialisée, financée de manière pérenne et bénéfique à toutes les parties.
Mais au-delà de l’impact immédiat sur son empreinte carbone, cette stratégie soulève aussi une question-clé : les opérateurs télécoms peuvent-ils devenir des catalyseurs de transition énergétique dans les territoires, en fédérant acteurs publics, énergéticiens, industriels et citoyens autour de projets concrets ? C’est peut-être là que se jouera la prochaine étape du numérique durable.
Source CP iliad