C’est la fin d’une époque pour certains abonnés Freebox Mini 4K et Révolution. Free vient d’annoncer officiellement que le service Femtocell, qui permettait d’améliorer la couverture mobile 3G à domicile, prendra fin le 1er septembre 2025. Une décision prévisible, déjà évoquée, mais qui soulève plusieurs questions : pourquoi arrêter ce service, quelles alternatives existent et que deviennent les équipements concernés ?
Un arrêt annoncé depuis plusieurs mois.
Le message adressé par Free à certains abonnés est clair : à compter du 1er septembre 2025, le boîtier Femtocell, intégré dans certaines Freebox Mini 4K et Révolution, cessera définitivement de fonctionner. Concrètement, ce petit module interne, qui jouait le rôle de mini-antennes 3G pour améliorer la réception mobile à domicile, ne sera plus actif.
L’arrêt concerne :
- Les Freebox Mini 4K première génération (version R1, lancée en 2015) avec Femtocell intégrée.
- Les Freebox Révolution équipées du boîtier Femtocell.
Les versions plus récentes de la Mini 4K n’intègrent pas ce module, et ne sont donc pas concernées.
Pourquoi l’opérateur éteint-il la Femtocell ?
La raison principale est simple : l’obsolescence technologique. La Femtocell repose sur la 3G, un réseau qui vit ses dernières années. En France, les opérateurs ont déjà annoncé l’extinction totale de la 3G d’ici 2028 (et parfois plus tôt dans certains territoires).
De plus :
- La 4G et la 5G offrent des débits bien supérieurs et une meilleure couverture.
- Les smartphones modernes sont compatibles avec le VoWiFi (appels via Wi-Fi) et le VoLTE (appels en 4G), solutions qui remplacent avantageusement la Femtocell.
- Le maintien de cette technologie ancienne représente un coût d’exploitation inutile pour Free.
En clair, il est plus pertinent d’investir dans la densification du réseau 4G/5G que de maintenir un service limité à un usage marginal.
Quelles alternatives pour les abonnés ?
L’arrêt du service ne signifie pas la fin d’une bonne couverture mobile à domicile. Free recommande l’usage du VoWiFi :
- Activez les appels Wi-Fi dans les paramètres de votre smartphone.
- Assurez-vous que votre mobile est compatible VoLTE / VoWiFi.
- Bénéficiez d’appels fluides même dans les zones mal couvertes en réseau mobile classique.
Pour les utilisateurs proches d’antennes Free 4G ou 5G, la bascule sera indolore. C’est le cas d’Abel, abonné Freebox Mini 4K, qui indique capter deux antennes 5G SA à moins de 400 mètres, et une troisième en cours d’activation à 80 mètres.
Un peu d’histoire : la Femtocell chez Free.
Introduite en 2013 avec la Freebox Révolution, la Femtocell visait à répondre à un problème majeur à l’époque : la couverture mobile parfois insuffisante à l’intérieur des habitations, en particulier pour les abonnés Free Mobile nouvellement arrivés sur le marché.
Le principe : la Freebox émettait un petit réseau 3G personnel, accessible uniquement aux mobiles compatibles et connectés au réseau Free Mobile. Cette innovation avait marqué les esprits et permis à Free de contourner partiellement les limites de son réseau mobile naissant.
Avec l’arrivée massive de la 4G puis de la 5G, cette solution est devenue technologiquement dépassée. L’annonce de son arrêt s’inscrit dans le mouvement général d’extinction des réseaux 3G en France d’ici 2028.
Un arrêt qui s’inscrit dans une tendance plus large.
La disparition de la Femtocell chez Free ne relève pas d’un simple choix technique isolé. Elle s’inscrit dans un mouvement structurel qui transforme actuellement les réseaux télécoms européens.
Les opérateurs ont lancé la 3G au début des années 2000 et ont révolutionné l’usage du mobile, en ouvrant la voie à la navigation sur Internet et aux premiers services multimédias. Mais aujourd’hui, cette technologie ne répond plus aux besoins actuels. Les opérateurs européens, en accord avec les régulateurs nationaux, coordonnent désormais l’extinction progressive de la 2G et de la 3G pour laisser toute la place à la 4G et surtout à la 5G, plus performantes et moins coûteuses à exploiter.
Plusieurs pays comme la Suisse, la Norvège ou les Pays-Bas ont déjà coupé définitivement la 3G, et la France prévoit de l’éteindre totalement d’ici 2028, voire plus tôt dans certaines zones.
Ensuite, la montée en puissance des appels Wi-Fi et de la téléphonie IP mobile.
Grâce au VoWiFi (Voice over Wi-Fi) et au VoLTE (Voice over LTE), il n’est plus nécessaire de s’appuyer sur des technologies cellulaires anciennes pour passer des appels. Un smartphone compatible, connecté à un réseau Wi-Fi stable, offre une qualité audio supérieure, une latence réduite et une continuité de service optimale même dans les bâtiments mal couverts par les antennes extérieures. Ce basculement vers la téléphonie tout-IP représente une véritable rupture, qui rend obsolètes les solutions de type Femtocell.
Enfin, la volonté des opérateurs de simplifier leurs infrastructures.
Maintenir des solutions comme la Femtocell suppose une logistique et un support technique spécifiques, ainsi qu’une gestion complexe des interférences radio et de l’attribution de fréquences. Dans un contexte où les opérateurs doivent concentrer leurs investissements sur le déploiement massif de la 5G et l’extension de la fibre optique, chaque ressource technique et financière doit être optimisée. Supprimer les couches technologiques vieillissantes permet de rationaliser le réseau, de réduire les coûts de maintenance et de préparer une migration plus fluide vers les standards de demain.
En somme, l’arrêt du service Femtocell chez Free est caractéristique d’un basculement plus large : celui d’un marché qui tourne la page des solutions palliatives héritées des débuts du mobile 3G pour entrer pleinement dans l’ère de la connectivité tout-IP, portée par la 5G et le très haut débit fixe.
Orange, SFR et Bouygues ont déjà initié le retrait de solutions similaires. L’ensemble du secteur se prépare à une nouvelle phase d’unification technologique autour de la fibre optique et de la 5G.
Une page se tourne certes, mais l’avenir est ailleurs.
L’arrêt du service Femtocell chez Free marque la fin d’une solution qui aura rendu d’inestimables services aux premiers abonnés Free Mobile. Mais le contexte technologique a changé : la 4G, la 5G et le VoWiFi rendent désormais cette technologie obsolète.
Pour les abonnés, cette transition devrait être fluide à condition d’activer le VoWiFi et de vérifier la compatibilité de leur smartphone. Pour Free, il s’agit d’un pas de plus vers un réseau plus homogène, plus performant et plus orienté vers l’avenir.
En clair : la Femtocell s’éteint, mais la connectivité continue de s’améliorer.