En marge de VivaTech 2025, Aude Durand, directrice générale déléguée du groupe Iliad, n’a pas mâché ses mots : “Arrêtez d’utiliser ChatGPT, essayez Mistral.” Un appel direct, lancé aussi bien aux professionnels qu’au grand public, pour défendre une intelligence artificielle plus éthique, plus transparente et surtout… plus européenne. À travers Kyutai, le laboratoire lancé par Xavier Niel, Iliad s’engage dans une contre-proposition ambitieuse aux modèles américains dominants.
À VivaTech et sur Franceinfo, un même message : choisir une IA souveraine
Lors d’une intervention remarquée dans me cadre de VivaTech, Aude Durand a défendu l’approche d’Iliad en matière d’intelligence artificielle. À travers Kyutai – un laboratoire de recherche dédié à l’IA open source financé par Xavier Niel, Rodolphe Saadé et Eric Schmidt – l’objectif est clair : développer des modèles puissants mais maîtrisables, ouverts et transparents.
Quelques jours plus tôt sur Franceinfo, elle allait encore plus loin. Face à ChatGPT, produit d’OpenAI, elle invite chacun à « tester Mistral », un acteur français de l’IA générative. Un message politique autant que technologique, qui vise à replacer l’Europe dans le jeu.
Pourquoi Iliad mise sur Mistral et l’open source
Si Aude Durand vante Mistral, ce n’est pas par hasard. La startup française, fondée par d’anciens chercheurs de Google DeepMind et Meta, conçoit des modèles de langage compacts, rapides, exploitables localement, avec un souci de transparence rarement égalé. Contrairement à ChatGPT, leurs modèles peuvent fonctionner sans cloud, directement sur les appareils des utilisateurs.
Pour Iliad, qui opère Free, Scaleway et désormais Kyutai, ce choix incarne une vision : reprendre le contrôle des technologies critiques, sans dépendre des GAFAM. Et cela va au-delà des discours. Kyutai publie ses travaux, partage ses datasets, ouvre ses algorithmes – dans une logique de science ouverte.
Repenser l’IA : éthique, souveraineté et transparence
L’intervention d’Aude Durand s’inscrit dans une tendance plus large : celle d’un réveil européen face à l’hégémonie américaine dans l’IA. Si OpenAI, Google ou Anthropic imposent leurs modèles fermés, souvent opaques, des alternatives émergent, notamment sur le sol français.
Ce que propose Iliad à travers Mistral et Kyutai, c’est une autre manière de faire de l’IA, avec :
- Des modèles accessibles et auditables,
- Une exécution locale qui protège les données personnelles,
- Un développement souverain et indépendant,
- Et une vision à long terme, alignée sur les principes du futur AI Act européen.
L’objectif n’est pas de battre OpenAI sur la taille des modèles, mais sur la qualité d’usage et la maîtrise.
Et si l’avenir de l’IA parlait français ?
Avec ses déclarations tranchées, Aude Durand ne cherche pas à flatter. Elle interpelle, pose des choix. Pour elle, l’avenir de l’intelligence artificielle ne doit pas être dicté par les modèles fermés et centralisés d’outre-Atlantique. Il doit se construire localement, avec des acteurs capables d’ouvrir leurs codes autant que leurs intentions.
Alors, l’appel à “arrêter ChatGPT” n’est pas qu’un coup de communication : c’est un acte de foi dans un modèle alternatif, plus éthique, plus durable, plus transparent. Une IA européenne est possible – encore faut-il que nous l’adoptions.