Dans une décision a priori forte, Canal+ annonce officiellement son retrait de la TNT payante dès juin 2025. Selon son président Maxime Saada, cette mesure devrait générer près de 20 millions d’euros d’économies par an. Ce plan Canal+ hors TNT bien que surprenant pour les abonnés, synonymes d’économies en 2025, reflète surtout une tendance de fond dans la politique de fond du groupe : réduire drastiquement les coûts pour assurer une rentabilité durable. Quels sont les véritables enjeux de ce départ retentissant et ses conséquences pour les téléspectateurs.
Canal+ ferme la porte mais à quel prix ?
Le président du directoire de Canal+, Maxime Saada, a confirmé lors de l’assemblée générale de Vivendi que le retrait de la TNT payante permettrait au groupe d’économiser environ 20 millions d’euros par an. Une somme principalement liée aux coûts techniques fixes de diffusion, estimés à 5 millions d’euros par chaîne chaque année.
Le retrait, effectif dès juin 2025, concerne quatre chaînes majeures : Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète. L’entreprise bascule désormais sur des modes de diffusion jugés plus rentables comme l’IPTV ou le satellite.
Cette décision intervient aussi dans un contexte particulier : elle fait suite à la suppression forcée de la chaîne gratuite du groupe, C8, en février 2025, imposée par l’Arcom lors du renouvellement des fréquences TNT. À cela s’ajoute un plan social touchant près de 150 postes au sein du groupe.
Ce que signifie vraiment l’abandon de la TNT pour Canal+
Cette sortie de la TNT est emblématique d’un changement de paradigme chez Canal+. L’entreprise privilégie désormais une stricte discipline financière pour garantir sa rentabilité à long terme. Avec l’abandon de la TNT, Canal+ fait un choix clair : privilégier l’économie directe sur les coûts fixes au détriment de sa visibilité traditionnelle.
La TNT, historiquement un vecteur puissant de diffusion gratuite et payante, connaît depuis plusieurs années une érosion constante de son audience face aux nouveaux usages numériques. En misant sur les plateformes IPTV et satellite, Canal+ s’aligne avec la tendance générale où les abonnés privilégient de plus en plus une consommation numérique et à la carte.
Ce choix stratégique est aussi révélateur de la volonté de Canal+ d’affirmer son indépendance vis-à-vis des contraintes réglementaires liées à la diffusion terrestre. Le groupe se libère ainsi des obligations lourdes imposées par la TNT pour concentrer ses ressources sur la production de contenus exclusifs et rentables. À l’exemple du récent accord avec les organisations françaises du cinéma, Canal+ prévoit une amélioration significative de sa rentabilité dès 2026 tout en conservant un avantage concurrentiel sur les sorties exclusives de films.
Quelles perspectives pour Canal+ après ce retrait ?
Si les économies annoncées de 20 millions d’euros par an sont considérables, cette stratégie comporte toutefois des risques importants en matière de visibilité. En quittant la TNT, Canal+ pourrait perdre un canal majeur de recrutement et de fidélisation des abonnés, particulièrement ceux attachés à une consommation plus traditionnelle de la télévision.
Désormais, la grande question est de savoir si ce recentrage radical vers les plateformes numériques et satellites suffira pour compenser la perte de visibilité que représente la sortie de la TNT. Canal+ parviendra-t-il à maintenir sa position de leader français du divertissement tout en gérant prudemment ses conflits fiscaux majeurs, comme celui qui l’oppose actuellement au fisc français pour 655 millions d’euros ? Les prochains mois seront déterminants pour mesurer l’efficacité réelle de cette stratégie ambitieuse mais risquée.