Édito : la 4G illimitée, « ça ne changera pas grand chose », nous expliquent les analystes

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On les attendait, ils sont là, et ils ne déçoivent pas : les analystes, dont le métier est d’avoir un avis, donnent le leur sur la 4G illimitée lancée par Free Mobile.

L’arrivée de la 4G illimitée ne serait-elle qu’un coup marketing de la part de Free, sans importance pour l’abonné ? Certains analystes le croient. « En termes marketing, c’est fort (…) mais finalement, en terme de consommation, cela ne touchera qu’une petite frange de la population, les plus gourmands en data », affirme Stéphanie Baghdassarian, research director chez Gartner, sur ZDnet.fr. « Pour le gros du marché, les consommateurs moyens, ça ne changera pas grand chose, et au global je pense que l’impact sera minime », poursuit-elle.

L’analyste avance que les précédentes limites de données fixées par les opérateurs « étaient déjà suffisantes » : 50 Go par mois chez Free Mobile, et jusqu’à 100 Go pour la nouvelle offre limitée de RED by SFR. Les usages ne seraient pas au rendez-vous. Pour preuve, la moyenne nationale communiquée par l’Arcep : les français consomment en moyenne 1,3 Go d’Internet mobile, chaque mois.

« Le consommateur est-il dupe ? A-t-il besoin de passer de 50 Go à de l’illimité ? », interpelle l’analyste, qui estime par ailleurs qu’on « est à la peine désormais pour faire augmenter la consommation data ».

L’effet forfait : dépenser sans compter

Au risque de devoir donner notre avis et rappeler les faits, chez Free Mobile, en 2016, les utilisateurs ont consommé en moyenne 4,9 Go de données 4G par mois — un chiffre en augmentation constante depuis le lancement de l’offre 4G de Free. C’est presque quatre fois plus que la moyenne nationale. Comment expliquer cette différence, sinon en remarquant que Free a rendu possible cette explosion des données avec ses quotas généralement plus généreux que la concurrence ? Le constat est clair : lorsqu’un consommateur dispose de plus de data, il en utilise plus.

De plus, il nous semble hasardeux, voire un peu méprisant de vouloir dresser le portrait-type d’un consommateur moyen, finalement peu gourmand en données, tandis que seuls une poignée de power users feraient exploser les usages. Et, quand bien même, ces derniers ne sont-ils pas légitimes ?

Ce que cherche à recréer Free ici, c’est l’effet forfait. L’idée est de ringardiser l’idée même d’un quota de données, de la même manière que la généralisation des forfaits téléphoniques illimités nous a habitués à ne plus compter nos heures passées au téléphone ou le nombre de SMS envoyés par mois. Bientôt, on ne comptera plus nos gigaoctets. Peu importe qu’on consomme en réalité 1, 10 ou 500 Go dans le mois. Et tout ce débat semblera, avec le recul, bien ridicule.

C’est en enlevant la pression du quota mensuel que les usages gourmands pourront se démocratiser. Beaucoup de mobinautes continuent de regarder leurs vidéos en qualité restreinte, préfèrent attendre d’être rentrés le soir pour effectuer un téléchargement en Wi-Fi, etc. de peur d’atteindre leur limite avant la fin du mois et de devoir subir le couperet du débit limité. La manière de consommer s’adapte au quota. En supprimant la perspective d’une sanction avec une offre réellement illimitée, c’est une barrière psychologique qui tombe. Et il sera intéressant de voir l’usage d’Internet mobile se décomplexer… rendez-vous lors des prochains communiqués d’Iliad pour voir l’impact de la mesure sur la consommation des Freenautes !

Enfin, la mention « illimité » est plus directe, plus claire pour de nombreux utilisateurs, pour qui la notion de « gigaoctet » est beaucoup trop abstraite. Autant simplifier l’offre une bonne fois pour toutes. C’est d’autant plus vrai si, comme le clame l’analyste, les quotas sont déjà « trop » élevés pour les consommateurs moyens : dès lors, pourquoi continuer de s’encombrer d’une donnée chiffrée devenue inutile ?

Les observateurs de Free de longue date, dont nous faisons partie, se souviennent que « l’effet forfait » fait partie intégrante de la culture de cet opérateur. Après tout, c’est en proposant toujours plus (de débit, de temps de communication, de services…) pour le même prix que Free a connu le succès qu’on lui connaît, depuis le lancement de la première offre Freebox.

via ZDnet.fr

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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