Édito : la Freebox Ultra est là… mais où est le boîtier Player ?

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La neuvième génération de Freebox, dénommée Freebox Ultra, a été dévoilée au reste du monde ce mardi… et contre toute attente, elle s’éloigne de l’habituelle séparation en deux boîtiers, Server et Player, que l’opérateur avait lui-même popularisé dès 2006, avec sa Freebox HD. Un choix logique, et même nécessaire, mais qui mérite une petite analyse.

Depuis son annonce, le mardi 30 janvier lors d’une conférence en direct depuis le siège social de Free, la Freebox Ultra fait déjà l’objet de nombreux commentaires en ligne. Certains regrettent son orientation premium, dans la droite lignée de la Freebox Delta, avec un tarif à la hausse. D’autres apprécient au contraire l’intégration des dernières technologies comme le Wi-Fi 7 et de nombreux abonnements (Netflix, Disney+, Amazon Prime…), y voyant un moyen de réaliser de substantielles économies.

Mais plus encore que l’habituel tribunal du web, c’est l’absence d’un nouveau boîtier Player qui suscite débats et incompréhensions. Derrière la dénomination « Freebox Ultra » se cache une offre, se cache un boîtier Server… mais pas de nouveau Player. Et à Freenews, on se pose la question : l’heure de fin du mythique duo Server/Player a-t-elle sonné ?

La Freebox HD, diviser pour mieux régner

Pour répondre à cette question, regardons un peu en arrière. Nous sommes au milieu des années 2000. L’offre Freebox connaît un grand succès, et elle le doit notamment à la présence (incongrue, pour l’époque) d’une prise péritel, permettant de la brancher à une télévision et de bénéficier d’un service de TV sur IP sans aucun surcoût. Ajoutez à cela un port RJ11 permettant de brancher votre téléphone et de profiter des appels téléphoniques gratuits en France, et vous obtenez la recette du « triple play » : Internet, téléphone, télévision.

Cette petite révolution est rendue possible grâce au dégroupage, une innovation réglementaire et technologique qui permet aux opérateurs tels que Free de louer les lignes téléphoniques tout en contournant les services de l’opérateur historique, France Télécom.

Mais à mesure que la télévision sur IP gagne en popularité, ce qui faisait la force de Free devient une faiblesse : un boîtier unique, contenant « tout », n’est pas forcément adapté aux foyers modernes. La prise téléphonique murale n’est pas toujours à proximité du poste de télévision. Pour tenter de rapprocher la box de la télé familiale, l’utilisation de rallonges téléphoniques est déconseillée ; en effet, celles-ci dégradent grandement la qualité du signal ADSL. Autre solution, l’utilisation d’une rallonge péritel complique l’utilisation de la télécommande, puisque la Freebox se situe parfois bien loin du poste de TV… Bref, Free l’a compris, il est temps de s’éloigner du modèle tout-en-un.

En 2006, la Freebox de cinquième génération, ou Freebox HD, est lancée. Et si le boîtier s’occupant de la partie réseau et de la téléphonie conserve sa forme caractéristique de « coquille saint-Jacques », très proche des Freebox v3/v4, il est désormais dépouillé de ses fonctions audio et vidéo, déportées sur un nouveau boîtier TV séparé. Pour permettre la communication entre les deux, Free opte pour un système Wi-Fi, qui affuble les deux boîtiers d’un jeu d’antennes bien visible et caractéristique.

La Freebox HD, lancée en 2006

Au fil des années, Free conservera cette séparation en deux boîtiers distincts comme base pour toutes ses box, ne faisant que faire évoluer une formule qui marche (remplaçant le Wi-Fi par du CPL), accolant les termes « Server » et « Player » pour mieux opérer la distinction entre la partie réseau et la partie TV… Mais le temps passe et Free le sait, la situation doit évoluer à nouveau.

Apple, Google, Samsung, LG… et Free là-dedans ?

Xavier Niel en étant conscient dès 2010, lorsqu’il annonçait la fin du « concept de box » (dans les Cahiers de l’Arcep #2) : Free doit réinventer son modèle pour ne pas se voir ringardisé par les Apple TV, Android TV et autres télévisions connectées qui commençaient alors à fleurir. De fait, les écosystèmes d’Apple et Google sont aujourd’hui tellement puissants que certains utilisateurs souhaitent y retrouver l’intégralité de leurs apps. Il convient de proposer une solution qui convienne à tout le monde.

Permettre un fonctionnement du Player de plus en plus indépendant du Server devient nécessaire au fil des générations, au fur et à mesure de la complexification des offres et des migrations, mais aussi pour permettre aux foyers de recevoir la TV sur plusieurs postes en même temps. C’est l’arrivée de l’option Dual TV qui a permis de se procurer un Player Mini 4K et de le connecter à un Server Révolution, par exemple.

Cela fait des années que Free prépare cette transition. Depuis le lancement de la Freebox Mini 4K, en 2015, Free s’efforce de proposer un boîtier Player disponible sous Android TV, sans pour autant abandonner son écosystème « maison ». Les deux systèmes évoluent alors chacun de leur côté, sur deux générations de box distinctes.

La création d’OQEE by Free est un élément-clé de cette transformation : une app pour accéder aux services TV de Free, en direct ou en replay, quel que soit votre appareil (Freebox, Chromecast, Apple TV, TV connectée, ordinateur, smartphone…). L’opérateur s’efforce de proposer un service TV de plus en plus agnostique, disponible quelque soit l’équipement préféré de l’utilisateur. Pas très loin du « vendeur de tuyaux » que décrivait Xavier Niel en 2010…

OQEE by Free sur différents supports

Enfin, véritable témoignage de la réflexion de Free à ce sujet, on peut aussi penser à la tentative, de courte durée, de proposer à nouveau une box « tout-en-un ». La Freebox One, lancée discrètement en 2018 aux côtés de la Freebox Delta, n’aura pas fait date dans son catalogue d’offres. Dont acte.

Faut-il attendre un nouveau Freebox Player ?

Aujourd’hui, avec la Freebox Ultra, Free fait un pas de plus vers un « agnosticisme » total de la partie TV de sa gamme. Ainsi, le boîtier Player proposé par défaut avec la Freebox Ultra est un Freebox Player Pop (rebaptisé « Player TV Free 4K » pour l’occasion). Mais la Freebox Ultra fonctionne tout aussi bien avec un Player Delta Devialet, pour les abonnés en migration. Ou avec un Apple TV, si vous le préférez. Peu importe.

Pour autant, il y a de nombreuses raison de penser que Free n’en a pas tout à fait fini avec ses Player faits maison. Déjà, parce que certains utilisateurs, notamment les moins technophiles, sont toujours demandeurs d’un boîtier clé-en-main, fourni par l’opérateur. Une sorte de solution « par défaut », ne nécessitant pas de connaissances techniques approfondies, ni de télévision Samsung dernier modèle. Il est donc important pour Free, comme pour tout opérateur, de continuer à proposer un boîtier TV de qualité avec chacune de ses offres.

Ensuite, on voit mal Free se limiter à l’écosystème Android TV. Même si le système de Google est désormais bien maîtrisé sur le Player de la Freebox Pop, il ne satisfait pas l’intégralité des Freenautes. Et, à l’heure actuelle, sur la gamme d’offres Freebox disponible pour les nouveaux abonnés, il n’est plus possible d’opter pour un boîtier TV avec un OS conçu par Free (exception faite de la vénérable, mais plus que vieillissante, Freebox Révolution).

L’interface de la Freebox Delta Devialet, conçue par Free

Il y a donc une vraie carte à jouer sur un potentiel futur Player muni d’un système d’exploitation stable, fluide, 100% conçu par les ingénieurs de Free. Comme nous y ont habitués les Freebox v3/v4, HD, Révolution, et Delta auparavant. Free a toute latitude pour y travailler.

Alors, vous y croyez, vous ? Les paris sont ouverts !

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

4 commentaires

  1. La meilleur box au monde, à supprimer le meilleur player : Apple TV 4K HDR 128 Go + Ethernet
    Qui offre la meilleure image, à moindre coup… et de loin… avec un vrai téléviseur 4K OLED.
    C’est comme si ont prend une 2 chevaux pour prendre l’autoroute !
    Ont marche sur la tête !!! C’est d’une mesquinement sans nom.
    Surtout au bout de 4 ans, le client est propriétaire, donc Free n’a plus à le gérer…
    Help!

  2. Le pire player, l’arnaque de devialet, une bouse infâme a 480€… comparé a une NVIDIA Shield TV pro ou une apple TV…

  3. Free n’à pas tout compris, il délaisse ses clients fidèles en leur faisant payer 49€ de frais de migration pour avoir la box V9 Ultra! Sans compter que la freebox révolution que je possède depuis 18 ans et que je paie 39,99€ est passée à 29,99€ sous le nom de Freebox révolution light et ce à vie pour les nouveaux clients!!! Où est la justice? Le client qui s’abonne aujourd’hui paiera moins cher de 10€ la box révolution et 10€ de moins la V9 Ultra pendant un an contre celui qui a toujours été là pour nourrir M Niel, je suis écoeurée! Dégoutée. il peut se la garder sa box ultra arnaque! Mon coup de gueule du jour!

  4. La Freebox Révolution à été présenté en décembre 2010. Les toutes premières expéditions mi janvier 2011, soit aujourd’hui, 13 ans en mathématique traditionnelles.
    La solution est simple, tu résilie, au bout de 8 jours chrono tu as le courriel « Entre vous et nous c’est fini ». Tu refais une inscription toutes fraiche le jour même, tu es un nouveau client avec la super Freebox Ultra ! 49 euros de résiliation, 49 euros de mise en service, ton nouvel abonnement 10 euros de mois pendant 12 mois, soit 120 euros moins deux fois 49 euros. Donc en mathématiques traditionnelles tu gagnes encore 22 euros sonnant et trébuchant !
    Désolé j’ai pas fait l’ENA, mais j’ai quelques neurones en bon état.
    Je viens encore de le faire ! Inscription le 31 janvier 2024, le rdv du technicien le 6 février 2024 à 15h ! Merci Free !
    J’espère recevoir mon bijou lundi, la fibre est déjà poser, j’espère brancher mon Nirvana et voir l’heure s’afficher ! La France est forte 😉 Merci Xavier