Streaming : l’abonnement soutenu par la pub trouve son petit succès

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L’arrivée de la publicité dans le monde du streaming a un peu bousculé les mentalités il y a quelques mois et forcément, entraîner un peu de septicisme de la part des cabinets de conseil, qui ne voyaient pas dans ce nouveau modèle du genre, un business plan très viable à terme.

La proposition, qui circulait de manière officieusement chez Netflix, engluée dans des difficultés liées au partage de compte, mais également la perte de confiance de ses partenaires comme de la bourse après un prévisionnel un peu dans le courant du premier trimestre de l’an passé, a pourtant su séduire les abonnés, rassérénés par le lancement conjoint de l’offre similaire chez Disney+.

Car au delà du désaveu d’une formule coincée entre crise sanitaire, multiplicité de l’offre, désordre ukrainien et inflation, les abonnés ont su entendre le message véhiculé par les pontes de la SVoD à savoir : du contenu moins cher mais sous conditions bien évidemment.

C’est bien mais pas encore assez comme dirait l’autre …

Aujourd’hui, on peut parler de pari plus ou moins réussi, avec plus de 100 millions d’abonnés conquis, aux Etats-Unis grâce à cette nouvelle donne qui permet de consommer des heures de contenu, à la demande, moyennant quelques concessions qui au final, ne sont guère plus contraignantes que lors du visionnage des programmes de certaines chaînes linéaires ou dans le cadre de leur formule avec replay, même si l’on garde en tête le principe du droit d’entrée avec le paiement de l’abonnement.

Netflix et Disney+ raflent la mise, mais les plateformes de moindre importance ont également su trouver leur public, comme Hulu, Max ou bien encore le moins connu Peacock et Paramount +, d’autant que ce nouveau schéma économique, permet de cumuler les abonnements sans que le budget moyen consacré par les ménages, soit plus lourdement impacté.

Huluy est en tête avec 45 millions d’abonnés au nouveau modèle, soit 90% de sa clientèle, suivie par Paecock qui décompte 30 millions d’abonnés ayant souscrit la formule AVoD et Paramount+ et son parc de 25 millions de comptes.

En queue du peloton Discovery+ et HBO Max avec respectivement 10 et 2 millions de souscriptions avant leur fusion dans le courant du printemps dernier.

Les petites plateformes favorablement impactées.

Si ce succès est bénéfique pour les petits, qui jouent sur la variété et le caractère anecdotique de leur droit d’entrée, Netflix et Disney+ tirent tout de même majoritairement la couverture à elles, avec des formules au départ un peu complexes et dans lesquelles les abonnés ont eu du mal à faire du tri mais pas tout autant que leurs petites soeurs.

En effet, fini l’Essentielle telle que conçue au préalable pour Netflix, bonjour la Standard avec pub, intitulé très peu sexy et révélateur d’une firme qui a préféré user d’une confusion dans les intitulés pour noyer un peu le poisson dès le départ en novembre dernier et propose désormais une souscription à 5,99 euros par exemple en France contre 6,99 USD aux Etats-Unis pour des produits identiques ce qui a fini par séduire 2% de ses abonnés soit 1 million de foyers ; Netflix payant le prix fort de sa stratégie maladroite de partage d’identifiants, qui a entraîné notamment en Europe, un certain nombre de désaffections les semaines passées.

Succès plus franc pour Disney+ qui grâce à sa formule Basic à 7,99 USD a été plus franche et plus réaliste en opérant une véritable transition de 3 USD entre les deux propositions, distinguant véritablement l’entrée de gamme de la gamme premium, contraignant ses abonnés aux revenus les plus modestes à opérer des choix financièrement parlant pour soutenir leur budget SVoD.

Un succès d’estime cependant puisque cette transition, qui correspond à un parc de 800 000 comptes .. soit là également 2% des comptes enregistrés par la plateforme.

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