L’accès universel à la fibre optique d’ici fin 2025 s’éloigne pour des milliers de Français. L’Arcep met en cause Orange, chargé du déploiement dans les zones moyennes, et s’apprête à le sanctionner à nouveau pour avoir manqué à ses engagements. Le régulateur télécoms frappe fort face à un opérateur qui peine à concrétiser la promesse d’une connectivité pour tous.
Des retards inquiétants sur le « droit au raccordement » du fournisseur d’accès
L’Arcep pointe du doigt Orange pour avoir manqué à sa promesse : raccorder chaque foyer à la fibre dans un délai de six mois après la demande. Orange avait pourtant inscrit cette obligation dans l’accord qu’il a signé avec l’État. Malgré cet engagement pour la fibre, Orange a du mal à respecter ses obligations à l’aube des objectifs qui doivent être tenus pour 2025. Dans ces territoires, de nombreux foyers attendent toujours leur connexion au très haut débit, parfois depuis plus d’un an.
Une industrialisation du raccordement fibre qui patine du côté de l’opérateur historique
Sur le terrain, Orange invoque les difficultés techniques liées aux zones pavillonnaires isolées ou complexes d’accès. Ce « travail de dentelle » ralentit l’industrialisation promise par l’opérateur Orange fibre à grande échelle, un défi parfois compliqué. L’AVICCA, voix des collectivités locales, dénonce un manque de moyens et d’anticipation. Pour Patrick Chaize, son président, « il est temps que les engagements soient respectés ». Ce n’est pas la première fois qu’Orange est rappelé à l’ordre : en 2023, il avait déjà écopé de 26 millions d’euros d’amende pour des manquements similaires.
Ce que ça change pour les abonnés notamment chez Free
Les retards d’Orange impactent directement les abonnés Free en zone AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement). Faute d’infrastructure disponible, Free ne peut pas raccorder les foyers, même lorsque les box sont déjà prêtes à fonctionner. La stratégie de Free pour 2025 est affectée par Orange, entravant le raccordement de nombreux clients. De nombreux clients se retrouvent ainsi sans fibre, ce qui alimente leur frustration et renforce un sentiment d’injustice, surtout alors que le réseau cuivre entame sa disparition. Free mise sur l’excellence de ses débits fibre, mais reste tributaire d’Orange pour honorer ses engagements dans ces zones.
À l’approche de l’échéance 2025, Orange et le gouvernement subissent une pression croissante. Les freenautes concernés peinent à obtenir des réponses claires. De son côté, l’Arcep envoie un message sans équivoque : les opérateurs doivent tenir leurs promesses de raccordement, notamment le projet de 2025 concernant la fibre. La connectivité ne se résume plus à la vitesse, elle repose désormais sur un enjeu d’équité territoriale.
Source Le Monde