InfraNum : le plan France Très Haut Débit en péril par manque de moyens

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Le Plan France Très Haut Débit se trouverait menacé par des coupes budgétaires de près de 38 millions d’euros, ce qui inquiète très vivement la Fédération InfraNum, qui tablait sur 96 millions de crédit d’engagement soit une réduction de 40%.

Même constat du côté du crédit d’engagement avec un trait tiré sur les 117 millions de crédits de paiement, ce qui se révèle une vrai catastrophe, d’autant que la filière n’a fait l’objet d’aucune consultation préalable.

En d’autres termes, ce sont 20% de crédits qui auraient du être versés auprès des collectivités locales avant l’an prochain, qui seront retenus par l’Etat, qui met ainsi en difficulté les collectivités locales, leurs opérateurs délégataires de service public ainsi que l’ensemble des intervenants de la filière sur les chantiers en cours.

Car le problème s’avère cornélien et place l’ensemble de ces intervenants face à des choix aussi épineux que divers, les enjoignant à prioriser certains projets face à d’autres.

Un plan lancé en 2013 pour gagner en compétitivité ..

Pour rappel, s’il en était besoin, le plan France Très Haut Débit est une initiative gouvernementale française visant à déployer un accès à Internet à très haut débit sur l’ensemble du territoire français.

Lancé en 2013, ce plan vise à fournir un accès à Internet à très haut débit, soit via la fibre optique, le câble coaxial, ou encore par des technologies alternatives comme le satellite ou la 4G fixe, à l’ensemble des foyers français d’ici à 2022.

L’objectif est de permettre à tous les citoyens, peu importe leur lieu de résidence, de bénéficier d’une connexion internet performante, favorisant ainsi l’inclusion numérique et le développement économique des territoires. Le déploiement de la fibre optique est au cœur de cette stratégie, avec des partenariats publics-privés et des investissements conséquents pour moderniser les infrastructures de télécommunications à travers le pays.

Toute une filière impacté mais des conséquences qui vont bien au-delà.

Pour InfraNum, qui n’a pas manqué d’exprimer sa colère face à cette situation inique, d’autant que le projet est une initiative gouvernementale et qu’il ne peut placer l’ensemble des acteurs en cause, face à un défi qu’ils ne pourront en aucun cas tenir faute de soutien de la part de leur donneur d’ordre.

La fédération va même plus loin en pointant du doigt « l’irresponsabilité d’une décision unilatérale qui remet en cause les principes fondateurs du plan France Très Haut Débit, gage de son succès depuis 10 ans » comme la méthode employée qu’elle estime cavalière et dommageable à court terme en excluant du Très Haut Débit des centaines de milliers de foyers, soit des millions de français.

Or, au-delà des crédits qui étaient sur le point d’être versés au termes d’une promesse effectuée il y a une dizaine d’années, certains objectifs majeurs pour maintenir la. compétitivité, sont gravement compromis comme :

  • la finalisation des raccordements longs et complexes, notamment en zone rurale où l’inclusion de ces populations et l’égalité d’accès à des services d’intérêt général sont en jeu ;
  • rendre raccordables chaque année un nombre croissant de nouveaux bâtiments (+ 400 000) ;
  • la mise en place des mécanismes efficaces pour la résilience des réseaux d’initiative publique ;
  • assurer l’équilibre économique long terme des réseaux d’initiative publique.
  • l’accompagnement dans la fermeture du réseau cuivre, prévue de manière progressive entre 2024 et 2030.

« Les impératifs économiques auxquels la France fait face ne justifient nullement d’amputer aussi brutalement et sans la moindre concertation la stratégie nationale partagée entre tous les acteurs. Face à cette méthode inadmissible, nous avons pris bonne note avec satisfaction de la volonté de notre secrétaire d’État, Marina Ferrari, de trouver les meilleures solutions pour que cette décision ne sonne pas comme un renoncement à notre ambition collective »  a indiqué Philippe Le Grand, Président d’InfraNum qui déplore également deux victimes collatérales :

  • le numérique d’une manière globale, qui va perdre 400 millions d’euros par rapport à l’augmentation de 500 millions d’euros initialement votée dans le projet de loi de finances 2024, qui permettaient de soutenir les projets de territoires connectés et durables ;
  • la formation qui va perdre un montant non négligeable d’aides pour le financement de ses centres ce qui aura à plus ou moins court terme des conséquences extrêmement dommageables et notamment une perte d’attractivité de ses entreprises.

L’impact de cette décision devrait se faire sentir très rapidement.

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