Abonnés, emploi, subventions, pubs, plainte de l’UFC… les réponses de X.Niel

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Xavier Niel, habituellement discret, s’exprime longuement dans une interview consacrée ce jour au Figaro. Il y revient sur tous les sujets qui font l’actualité de Free, du blocage des publicités à la plainte déposée par l’UFC-Que Choisir

5 millions d’abonnés mobiles

Xavier Niel confirme que, depuis le dernier décompte officiel publié à la fin du 3ème trimestre 2012, Free Mobile a bien atteint les 5 millions d’abonnés environ (à fin 2012). Pour la première fois, il donne également une estimation de la proportion d’abonnés “gratuits” bénéficiant du forfait à 0 € : ils « représentent un petit quart de la base totale » d’abonnés, soit un peu plus d’un million d’utilisateurs.

Pas de destruction de l’emploi

Selon le trublion, l’arrivée de Free Mobile ne s’est traduite ni par une destruction de l’emploi en France, ni par une réduction de l’investissement. « Il y a eu une croissance de l’emploi. Free a créé plus de 2000 emplois directs, des vrais CDI,
pendant que Bouygues Telecom a annoncé vouloir supprimer 556
postes et SFR 856. Le solde est positif »
, calcule-t-il. « Quant aux investissements dans le secteur, ils n’ont jamais été aussi importants. Et, dans le même temps, nos concurrents ont versé plus de 5 milliards de dividendes ».

Subventions : Free ne lâche rien

Après avoir perdu son procès contre SFR sur les subventions de terminal, Free va faire appel de ce jugement. « Le consommateur, lui, a d’ores et déjà gagne, selon le jugement, le droit de se rétracter de son abonnement tout en conservant son smartphone » (cf. notre article. Xavier Niel ne répond toutefois pas directement au journaliste, qui lui demande si Free envisage de subventionner à son tour les terminaux : « nous n’avons pas encore réussi à convaincre les Français qu’acheter le terminal nu revient moins cher que de le prendre subventionné avec un forfait », regrette-t-il simplement.

“Nous couvrons 50% de la population”

Face aux accusations de ses concurrents (notamment celles de Stéphane Richard, PDG d’Orange, qui estime que Free ne respecte pas ses impératifs de couverture), Xavier Niel fait le point sur le statut actuel du réseau Free Mobile : « nous suivons notre plan de marche et respectons nos obligations. Nous avons un peu moins de 2200 antennes actives ou prochainement mises en service (…) Aujourd’hui nous couvrons 50% de la population et nous atteindrons le prochain seuil de notre licence (75%) dès 2014 », soit un an avant la date-butoir fixée par la licence, promet-il.

Blocage de publicités : un acte de « courage » ?

Interrogé sur la mise en place du blocage des publicités sur sa Freebox Révolution, Xavier Niel met en avant l’affrontement qui l’oppose à Google. « Tous les acteurs pensent qu’il faut négocier avec Google et obtenir une juste rémunération. Nous sommes les seuls à avoir eu le courage d’établir un rapport de force (…) Cette affaire a eu un écho considérable aux Etats-Unis », estime-t-il.

Sur Google, sa demande est claire : « je ne suis pas bilingue, mais je ne crois pas que Net neutrality signifie “tout gratuit pour les gros acteurs” (…) vous avez un acteur qui est un passager sans billet de notre réseau et utilise d’importantes capacités mais sans contrepartie financière. On ne cherche pas le partage de revenus, on demande juste que soit payée la quote-part, sans marge, du réseau qui est utilisé chez nous, quand un acteur, seul, accapare une grande partie des capacités. C’est le fonctionnement historique d’Internet. C’est une question de principe plus que d’argent ».

Xavier Niel minimise l’impact économique du blocage des publicités, pour les sites qui en vivent, et annonce le retour d’une fonction de blocage, cette fois-ci optionnelle (cf. notre article). « Il a été décidé de proposer une fonctionnalité limitant la publicité après le 1er janvier, au moment de l’année où il y a le moins de budgets publicitaires. Dès le début, nous voulions mener ce test quelques jours seulement. On nous a reproché de ne pas mettre d’“opt-in”, c’est-à-dire de demander l’avis de nos abonnés. Dès ce matin, nous allons les interroger, sur notre site, en leur laissant le choix d’avoir ou pas de la publicité lorsqu’ils naviguent sur le Web. Mais ça ne rebloquera pas les publicités, pour l’instant ».

Plainte de l’UFC : X.N. minimise les problèmes

En réaction à la plainte déposée par l’UFC-Que Choisir contre Free Mobile, accompagnée de la publication d’une étude mettant en avant la mauvaise qualité de l’Internet mobile de Free en itinérance, Xavier Niel tend à minimiser le problème : « sur le streaming vidéo et certains téléchargements en Ile-de-France aux heures de pointe, il y a pu y avoir des débits insuffisants. Nous avons déjà fait beaucoup depuis les mesures contestables d’UFC qui datent de l’an dernier », clame-t-il. Or, nous ne sommes qu’en janvier ; les tests de l’UFC ont bien été menés en deux vagues, en novembre et décembre 2012. Soit il y a seulement un mois pour les plus récents d’entre eux. Pas de quoi en faire démordre X.N., qui s’insurge : « UFC mesure la qualité séparément sur le réseau propre de Free et en itinérance sur Orange, cela n’a pas de sens ».

Il promet toutefois une amélioration rapide de la situation : « Les fréquences 900 Mhz ont été allumées et des capacités d’itinérance ajoutées et de nouvelles antennes activées. Nous travaillons avec Orange à accélérer le calendrier. C’est un dossier technique, pas un problème d’argent ».

Source : Le Figaro

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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