Stéphane Richard (Orange) accuse Bruxelles de privilégier la “concurrence sauvage”

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Dans une interview consacrée au Figaro, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, est revenu sur les perquisitions de l’UE dont sa société et d’autres opérateurs européens ont été l’objet.

Bruxelles enquêtait alors sur les pratiques des principaux opérateurs et leurs relations avec Cogent, un prestataire de transit américain, suite à une plainte de ce dernier devant la Commission européenne. Cogent s’estime victime de la politique tarifaire des opérateurs qui, eux, réclament une contribution financière à ce dernier pour lui permettre d’acheminer son trafic dans les meilleures conditions.

Stéphane Richard raconte la perquisition : « Bruxelles a envoyé chez Orange vingt-et-un agents pendant quatre jours. Ils sont allés dans quatre de nos sites. Ils ont saisi mes ordinateurs et ont perquisitionné mon bureau ». Malgré cela, il affirme : « ils n’ont rien trouvé ».

Alors qu’Orange a déjà obtenu gain de cause face à Cogent auprès de l’Autorité de la concurrence française, Stéphane Richard tance vertement l’enquête de Bruxelles : « il est stupéfiant que la Comission se fasse ainsi la complice d’un acteur américain contre des entreprises européennes qui emploient et investissent massivement en Europe ». Selon lui,« depuis vingt ans, Bruxelles ne sait faire qu’une seule et unique chose : de l’antitrust (…) dans le transport aérien, l’énergie, les télécoms, Bruxelles fait de la concurrence sauvage l’alpha et l’oméga de la politique économique. Cette idéologie a provoqué beaucoup de dégâts ».

Pour lui, les opérateurs, « trop affaiblis », sont victimes de la politique menée par l’Union ; il cite notamment le déploiement de la fibre optique, où ils ne peuvent pas investir autant qu’ils le devraient (« au rythme où l’on va, il y en a pour quatre-vingt-dix ans », grince-t-il) ou même la régulation des prix de l’itinérance en Europe (roaming) où les baisses de prix imposées par l’UE fragilisent les opérateurs et où, selon lui, « il serait de bon sens de mettre en place un moratoire sur les baisses de prix du roaming ».

Il enfonce le clou en appelant à la mise en place d’un « régulateur unique européen » et à un rapprochement global des télécoms en Europe : « 150 opérateurs pour 28 pays c’est beaucoup trop ».

Source : Le Figaro

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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