La menace d’une interdiction de TikTok sur le sol des États-Unis revient en force. Donald Trump, réélu président en 2024, a annoncé son intention de prolonger la date limite fixée au 19 juin 2025 pour que ByteDance, maison mère chinoise de TikTok, cède ses actifs américains. Ce nouveau sursis ne rassure pas pour autant les instances de cybersécurité ni les législateurs.
Trump et TikTok : entre volonté politique et calcul électoral
Le président Trump a reconnu publiquement l’impact positif de TikTok sur son image auprès des jeunes électeurs. Il affirme vouloir protéger l’application, tout en garantissant une solution conforme aux intérêts nationaux. L’équilibre est fragile. Derrière le discours se cache un enjeu politique : conserver l’engagement de 170 millions d’utilisateurs américains sans rompre avec sa ligne dure envers la Chine.
ByteDance toujours sous pression aux États-Unis avec TikTok
L’administration Trump exige que ByteDance cède ses opérations américaines à une entité contrôlée par des investisseurs américains. Ce scénario, longtemps envisagé, reste suspendu à un accord politique entre Washington et Pékin. La Chine, qui voit d’un très mauvais œil toute vente forcée d’actifs technologiques, bloque toute validation.
Une guerre commerciale en toile de fond
Les tensions sino-américaines se sont accrues avec l’annonce par Trump de nouveaux droits de douane, évalués à 145 %, sur de nombreux produits chinois. Cette guerre commerciale empêche toute avancée diplomatique sur le dossier TikTok. Trump affirme qu’il maintiendra la pression tarifaire tant qu’aucun accord global n’est trouvé.
Une sécurité juridique contestée
Certains sénateurs démocrates contestent la légalité de la décision de prolongation de la date butoir. Selon eux, seul un accord réel de désengagement peut satisfaire aux exigences de la loi fédérale. L’application pourrait être forcée de quitter le marché américain si ByteDance ne se conforme pas d’ici là.
Quelles conséquences pour l’Europe et la France ?
Cette situation est un exemple assez concret des tensions globales existant autour de la souveraineté numérique. En Europe, le Digital Services Act et le Data Act encadrent déjà les pratiques des plateformes. Mais la dépendance à des acteurs extra-européens continue de poser problème. L’affaire TikTok sert ainsi d’avertissement pour les décideurs européens sur la nécessité de contrôler l’origine et la gouvernance des plateformes accédant aux données de millions de citoyens.