Free Pro, la filiale entreprise du groupe Iliad, vient d’atteindre un jalon stratégique en obtenant la médaille d’or EcoVadis pour sa performance RSE 2024. Avec une moyenne de 15 points gagnés sur la majeure partie des segments analysés par rapport à l’an passé, l’opérateur se hisse dans le top 5 % mondial des entreprises évaluées. Le résultat récompense une politique structurée autour du climat, de l’économie circulaire et de l’inclusion. Mais cette reconnaissance externe peut-elle enclencher une transformation réelle du numérique professionnel ? À travers une lecture critique du rapport RSE 2024 de Free Pro, analysons les leviers activés, les progrès tangibles et les zones d’ombre qui subsistent.
Une stratégie RSE en trois axes prioritaires.
Free Pro articule sa feuille de route RSE autour de trois axes majeurs : l’impact environnemental, l’éthique sociale, et l’économie circulaire. L’entreprise affirme sa volonté de contribuer à un numérique plus sobre, à travers des mesures concrètes, comme la réduction de sa consommation énergétique, l’écoconception de ses services, et la certification environnementale de ses infrastructures.
Le siège social Smartseille, exemplaire en matière d’efficacité énergétique, incarne cette ambition. Par ailleurs, le datacenter de Marseille, certifié ISO 50001, affiche un PUE maîtrisé entre 1,40 et 1,45, un des plus bas de France.
Climat et sobriété : des engagements alignés SBTi.
Free Pro s’appuie sur la feuille de route climat du groupe Iliad, validée par la SBTi. Cela comprend la décarbonation progressive des infrastructures, le recours massif à l’énergie renouvelable et la réduction des émissions liées au numérique.
L’utilisation majoritaire de la fibre optique et de la 5G, deux technologies plus sobres, est mise en avant, tout comme les efforts d’optimisation des usages des clients à travers une meilleure gestion de la bande passante et du matériel déployé.
L’économie circulaire : vers un modèle de durabilité technique.
Le rapport met en lumière le programme de reconditionnement des Freebox Pro, la collecte de téléphones usagés et la volonté de réduire les déchets générés. La collaboration avec des partenaires locaux pour la remise en état des équipements est citée en exemple. Néanmoins, aucun chiffre précis sur les volumes traités, le taux de recyclage ou la durée de vie moyenne des équipements n’est encore communiqué. L’effort est donc réel, mais reste à quantifier.
Inclusion, diversité, RH : des fondations solides mais encore peu visibles.
Sur le plan social, Free Pro revendique une politique RH inclusive, avec un accent mis sur l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les discriminations. Des partenariats avec des associations comme NQT ou des structures de l’insertion sont évoqués. Le rapport mentionne aussi l’accès facilité aux postes techniques pour des profils non issus de filières classiques. Toutefois, les indicateurs de suivi (parité, représentativité, évolution salariale, part des contrats durables) manquent encore pour juger de l’impact réel.
Une médaille d’or EcoVadis : symbole ou véritable levier ?
Le score EcoVadis de 76/100 obtenu en 2024 au sujet des droits sociaux et humains est une avancée incontestable. Il valorise l’ensemble des efforts menés depuis deux ans et permet à Free Pro de se positionner comme un acteur référent RSE dans les télécoms B2B. Mais il ne faut pas en faire une fin en soi. Le maintien de ce niveau, voire son amélioration, passera par un reporting plus granulaire, une implication client renforcée, et une logique de preuve ouverte, auditable, et durable.
Une stratégie prometteuse, un impact à confirmer.
Free Pro confirme avec son rapport RSE 2024 qu’il ne se contente plus de suivre les standards du secteur : il tente de les devancer. Des engagements forts sont posés, des résultats sont obtenus, mais la transformation complète vers un numérique durable passe encore par des preuves à long terme, des données ouvertes et une implication des clients comme des partenaires. La RSE de Free Pro a désormais les fondations pour durer. Reste à construire, année après année, une architecture éthique à la hauteur de ses ambitions.