Récemment attaqués par la CNIL pour leurs risques potentiels en termes de confidentialité, les compteurs intelligents d’ERDF seront pourtant imposés dans tous les nouveaux logements dès 2012.

Chargés de mesurer avec précision la consommation et de générer des relevés régulièrement envoyés au fournisseur d’électricité, ces compteurs de nouvelle génération seront obligatoires à l’installation dans tous les logements neufs dès 2012. L’expérimentation actuellement en cours arrivera à son terme dès le mois de décembre, afin de tenir les délais. Un plan de remplacement des anciens modèles, progressif, a également été échafaudé par ERDF ; en 2020, 80% des logements devraient disposer de Linky.

Décrété par le gouvernement, ce passage à la vitesse supérieure ne plaît pas à tout le monde : l’UFC-Que Choisir, soutenue par la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) et la CLCV (Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie), parle d’un « passage en force » et réclame un délai d’expérimentation supplémentaire.

Selon l’association de consommateurs, le produit ne serait pas encore parfaitement au point, avec « des difficultés de transmission des données et une tendance à disjoncter un peu facilement ». En outre, la période d’expérimentation s’arrêterait alors avant les mois hivernaux, où la consommation est typiquement plus importante...

Enfin, on reproche à ERDF d’imposer le remplacement du compteur alors que celui-ci est à la charge du consommateur (entre 120 et 240 euros). De son côté, ERDF ne voit que des avantages dans l’installation de compteurs intelligents, qui lui permettront de lutter durablement contre les fraudeurs...

Justifiant sa rapidité d’action, le gouvernement met en avant, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, les facultés “vertes” de l’appareil : grâce à leurs capacités d’information quasiment en temps réel, les Linky permettent aux fournisseurs d’électricité de réajuster leur production au plus près des besoins réels des utilisateurs.