La Provence : Xavier Niel et NJJ passent l’oral avant les épreuves écrites

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Vendredi dernier, le projet de rachat du quotidien auparavant en partie propriété de Bernard Tapie, a été exposé devant les représentants du personnel par les futurs acquéreurs, Xavier Niel via sa holding NJJ, en tête de liste aux côtés de Rodolphe Saadé, représentant son concurrent le plus direct, l’armateur marseillais CMA-CGM.

Cette présentation développée à l’oral, a servi de préambule au dépôt dès demain, des offres écrites, auprès du Mandataire Liquidateur de la Provence ainsi que du Tribunal de Commerce de Bobigny, en charge de la gestion de la liquidation judiciaire du groupe de Presse écrite qui comprend une masse salariale de près de 600 employés tous domaines confondus.

C’est Anthony Maarek, pour NJJ dont il est le directeur général, porteuse de parts à hauteur de 11% du capital social de la Provence, qui a été le premier à intervenir dans le cadre de la présentation des projets, et de rappeler le pacte d’actionnaires liant le quotidien à la société d’investissement qu’il représente lui conférant la priorité dans les opérations de rachat mises en place comme le droit d’agrément dont elle bénéficie soumettant toute nouvelle entrée d’actionnaire, à un accord à l’unanimité du Conseil d’Administration, au sein duquel NJJ compte deux administrateurs.

Un point de détail qui méritait d’être évoqué en premier avant d’entamer le fond du dossier et de la proposition de rachat par NJJ plus directement, notamment assorti de la création d’une imprimerie commune avec Nice Matin au Canet des Maures dans le Var, mais également une transition vers de nouveaux formats ou une transformation digitale inévitable.

Un avenir incertain pour les 600 salariés du quotidien mais abordé rationnellement par NJJ.

Concernant la masse salariale et la garantie des emplois comme de l’indépendance des rédactions, les modèles de Nice-Matin et France-Antilles, ont été avancés avec toutefois un bémol lié à l’éventuel départ spontané d’une partie du personnel, qui ne permet pas de tirer de trop nombreux plans sur la comète quant aux besoins futurs du quotidien.

Une position claire te déterminée, qui s’est inscrite à conter courant de celle formulée par son concurrent le plus direct, la compagnie maritime CMA-CGM, représentée par Rodolphe Saadé, qui a pris les tournures d’une opération séduction selon les propos mêmes du Monde de ce matin, assortie d’effets de manche auprès de différents organes représentatifs des journalistes comme du personnel en général.

Pour ce faire, Rodolphe Saadé dispose d’arguments de taille : son siège social est à quelques mètres de celui du quotidien, il est soutenu dans sa démarche par Denis Olivennes, DG de Libération, mais aussi des ressources financières solides avec un bénéfice net de 9,8 milliards d’euros dégagé sur le début d’année, garantissant un investissement massif afin de révolutionner le quotidien.

Son point faible : le manque de soutien des salariés pour l’heure, qui se positionnent face au projet d’une manière septique, en contradiction avec le pragmatisme de NJJ comme face à une volonté de renouvellement avérée de la part des deux protagonistes.

Deux protagonistes en tête de gondole mais quatre dans les tuyaux du Liquidateur.

Pour l’heure si le combat semble âprement mené par NJJ et CMA-CGM, il ne faut pas éliminer trop précipitamment de la course la Dépêche du Midi comme Fiducial, eux aussi en lice dans le cadre de cette procédure de reprise, mais radicalement en retrait face aux deux mastodontes de la communication, en suite desquels ils n’ont pas souhaité s’inscrire devant les instances représentatives du personnel de la Provence.

A l’heure actuelle, seul le montant de la reprise semble parfaitement inconnu, malgré une estimation à près de 40 millions d’euros, qui circule mais qui paraît très franchement utopiste ; les milieux informés préférant tenir un dixième de cette évaluation pour plus réaliste après la vente du siège social et l’impact du déficit enregistré par Corse Matin, filiale de la Provence.

En tout état de cause, les projets de reprise doivent faire l’objet d’une étude particulièrement approfondie de la part du Mandataire Liquidateur, comme de l’aval du Procureur de la République, avant d’être homologué par le Tribunal de Commerce de Bobigny.

Une décision est espérée avant la fin de l’année.

Source Le Monde.

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