De l’abondance à la rareté : Free renie-t-il ses origines ?

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Dans une tribune, publiée ce jour par le site ZDnet.fr, le spécialiste des réseaux Benoît Felten tient un discours assez dur envers la politique actuelle de Free, qu’il accuse d’avoir opéré « un changement profond de sa philosophie, une sorte de reniement de ses origines qui s’affirme chaque jour un peu plus ».

Retraçant les origines du succès de l’offre de Free, l’expert se souvient que « le génie de Niel et de ses acolytes en 2003 ce n’était pas le triple-play (qui était dans les tuyaux chez d’autres opérateurs) ni même le prix unique à 30€ »… mais bien l’offre d’abondance. « On pouvait vendre de l’illimité et dégager quand même des marges positives, au lieu de facturer chaque Mb/s de bande passante, chaque option, chaque micro-service ».

Un succès que l’auteur de la tribune attribue en grande partie à Rani Assaf, directeur technique du groupe Iliad. « Tous les 3 mois, un nouveau service était offert aux abonnés sans jamais être facturé et sans jamais que le seuil des 30€ ne soit franchi », rappelle-t-il, citant les augmentations régulières de débit (allant jusqu’au passage gratuit et automatique à l’ADSL2+ pour tous) ou les nombreux services greffés à l’offre Freebox.

Pour lui, la rupture se situe au lancement de la Freebox Révolution puis de l’offre Free Mobile. La « machine à innover » était déjà en panne : « le dernier service d’envergure, TV Perso, avait été intégré à mi-2007 et avait plutôt déçu ». Mais c’est surtout l’augmentation du prix de l’abonnement Freebox (+17%), malgré une valeur faciale conservée à 30 €/mois, qui a fait la différence. Et depuis son lancement, il y a maintenant plus de deux ans, « aucun nouveau service significatif n’est venu s’ajouter au package ».

Ce changement s’analyse de façon plus profonde pour Benoît Felten : celui-ci cite les choix récents de Free, de la fermeture en 2011 du point de peering FreeIX (qui permettait à de nombreux acteurs de s’interconnecter gratuitement au réseau de Free, ce dernier disposant ainsi de coûts d’acheminement très réduits), à la dégradation notable de la qualité de service chez l’opérateur (débits dans l’ensemble, YouTube, Freebox Replay…).

« L’abondance n’est plus au cœur de la stratégie de l’entreprise », constate l’auteur, qui remarque que Free prône désormais une « philosophie de rareté organisée ». Il confesse lui-même avoir du mal à analyser une telle évolution pour l’opérateur : « les raisons de ce changement de philosophie ne sont pas connues, on ne sait même pas s’il s’agit d’un choix délibéré ou d’une dérive graduelle », avoue-t-il en conclusion. Mais il y voit un signe de faiblesse dont les concurrents pourraient profiter…

- Lire la tribune dans son intégralité sur ZDnet.fr

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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