Problèmes freenautes : c’est pourtant simple

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Cette semaine, dans notre chronique de l’autre mercredi sur deux consacrée aux problèmes Freenautes, en partenariat avec l’AdUF, on va essayer d’aborder des détails un peu plus techniques (une fois n’est pas coutume, promis). FreeWifi est toujours indisponible chez les non-dégroupés, près d’un an après sa sortie ? Qu’à cela ne tienne, ressortons de nos archives les propos du loquace Xavier Niel et tentons d’expliquer la situation. Dans un autre registre, en ce qui concerne les bouquets télévisés, quand Free oublie qu’il s’adresse à de simples utilisateurs, on obtient un joli méli-mélo…

Bonne lecture !

To be FreeWifi or not to be



Lancé en grandes pompes en mai 2009, le service FreeWifi, permettant de se connecter en wifi sur les réseaux publics des Freebox voisines, se targuait à l’époque d’être « le plus grand réseau wifi communautaire du monde », rien que ça ! Et s’il est vrai que ce service est apprécié des Freenautes, il pâtit toujours d’une vraie lacune : il reste totalement indisponible sur les Freebox en zone non-dégroupée, privant ainsi une bonne partie du territoire de tout réseau FreeWifi…

Lors du grand chat inter-associations organisé par Freenews en juin 2009, Xavier Niel avait dévoilé la disponibilité prochaine de ce service pour les non-dégroupés. Il n’avait alors pas hésité à annoncer une arrivée « à la rentrée ». Pourtant, des mois après, les abonnés ND attendent toujours… Et, à la réflexion, on a de bonnes raisons de penser que ce service n’arrivera sans doute pas.

Xavier Niel se serait-il prononcé trop vite ? Analysons un peu la situation : nous savons que le service a la particularité d’attribuer une adresse IP publique distincte aux abonnés connectés à FreeWifi avec leurs identifiants. Cette magie est rendue possible en zone dégroupée car Free y est « maître de son réseau » et peut donc (en grossissant un peu le trait) attribuer les IP qu’il souhaite à qui il le souhaite.

Mais techniquement parlant, comment procéder pour les lignes non-dégroupées, encore très dépendantes des infrastructures de France Telecom ? Les répartiteurs ne peuvent pas être mis à jour ni modifiés par Free, et pour cause ; l’opérateur alternatif ne détient aucun pouvoir sur cette partie du réseau. En l’occurence, ils ne fournissent au client qu’une seule IP. Séparer clairement deux connexions (d’un côté le possesseur de la ligne fixe chez qui se trouve la Freebox, de l’autre l’utilisateur de passage exploitant FreeWifi sur cette même Freebox) semble impossible.

Des solutions existent peut-être mais sont probablement trop complexes à mettre en place. Free pourrait, par exemple, intégrer un client VPN dans les Freebox non-dégroupées, ce qui permettrait, moyennant la mise en place de serveurs distants, d’établir une connexion sécurisée distincte pour FreeWifi. Il est difficile de croire que les vieillissantes Freebox v4 soient capables de supporter une mise à jour d’une telle ampleur, sans compter les efforts en termes de développement et d’infrastructures que cela impliquerait chez Free…

FreeWifi ne sera pas disponible pour les non-dégroupés tant que ce problème de distinction des accès ne sera pas résolu. C’est un point sur lequel Free a toujours insisté, le positionnant comme un atout par rapport au service concurrent Neuf Wifi, par exemple. C’est également plutôt indispensable à l’heure où le dispositif Hadopi s’apprête à couper la connexion de Freenautes téléchargeant des fichiers illégaux ; Free doit être en mesure de protéger ses abonnés en les assurant qu’une action illégale effectuée sur le réseau FreeWifi ne pourra pas les faire condamner à tort. Toujours est-il que, dans l’attente, les choses semblent bien mal engagées pour les abonnés non-dégroupés…

TV à deux vitesses



Si le bouquet Freebox TV effectue un basculement (très) progressif vers l’encodage au format MPEG-4 (au profit de l’ancien MPEG-2), cela doit théoriquement contenter tous les Freenautes : une meilleure qualité d’image pour un débit consommé moindre, cela n’a que des avantages pour les nouvelles chaînes bénéficiant automatiquement de ce format. Néanmoins, ce serait oublier que les Freebox v4 sont bien incapables de décoder le MPEG-4 !

Dernièrement, les détenteurs de ce modèle de Freebox sont gratifiés d’un message pour le moins sporadique lorsqu’ils tentent d’accéder à de nouvelles chaînes du bouquet (par exemple les chaînes du bouquet russe) : « Ce canal ne peut être visualisé que sur une Freebox HD ». Petit problème : cela n’est documenté nulle part ! Ni la liste des chaînes sur le bouquet, ni le site officiel de Free ne répertorient clairement les canaux disponibles en « MPEG-4 only ». Ce n’est actuellement pas si gênant, mais avec l’augmentation du nombre de chaînes encodées de la sorte, cela pourrait le devenir nettement plus.

Ce phénomène touche également les offres de vidéo à la demande telles que Free Home Video. Si les anciennes chaînes thématiques du service restent disponibles en MPEG-2, ce n’est pas le cas des nouvelles, exclusivement accessibles en MPEG-4. Là encore, rien ne l’indique clairement à l’utilisateur, qui peut légitimement se sentir perdu dans toute cette mélasse de formats et d’encodages !

Rappelons tout de même que les abonnés disposant toujours d’une Freebox v4 doivent, sauf rares exceptions, pouvoir demander la migration vers la Freebox v5 (ADSL/HD) gratuitement depuis leur interface de gestion. Les plus kamikazes peuvent également prendre le risque d’attendre, dans l’espoir d’une migration offerte par Free, afin de ne pas réinitialiser leur précieuse ancienneté qu’ils comptent mettre à profit lors de la sortie de la Freebox v6… un jour 😉


N’hésitez pas à nous faire remonter d’éventuels problèmes sur assistance (at) aduf.org ou encore sur les forums techniques de l’AdUF ou de Freenews.

A dans deux semaines !

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About Author

Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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