IDATE 2006 : L’avenir du Wimax

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Divers acteurs du marché se prononcent sur les coûts, les enjeux et les services liés au Wimax. Des constructeurs aux opérateurs, les sujets abordés sont multiples.

L’obscolescence du Wimax fixe est clairement soulignée par plusieurs intervenants, mais le Wimax mobile ouvre une nouvelle fenêtre sur un avenir de services prometteurs…

Pierre-Michel Attali, responsable réseaux de l’IDATE, s’est prononcé sur l’avenir des réseaux mobiles, et notamment ce que représentera la technologie Wimax dans les années à venir…

Il met l’accent sur la necessité de l’action des collectivités locales dans le haut et le très-haut débit… Selon les estimations de l’IDATE, 27% des accès à Internet en 2015 seront du très haut débit (Majoritairement du FTTH et encore un peu de VDSL.) Le Wimax fixe a encore peu d’abonnés, mais peut être une bonne option pour les pays en voie de developpement qui ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour déployer en masse des réseaux fixes. Dans les pays développés, cela a toutefois peu d’intérêt : Le Wimax mobile ne sera pas compatible avec la norme Wimax fixe, et certains equipementiers font l’impasse sur le Wimax fixe. Le leader mondial est l’américain Clearwire.

Les réseaux Wimax sont complémentaires des réseaux 3G déjà en place. En Corée, certains opérateurs déploient en simultané le Wimax et la 3G. Par ailleurs, certains opérateurs americains estiment que le wimax sera la base de leurs futurs réseaux 4G.

Sur l’échelle des coûts, le Wimax coûte beaucoup moins cher à déployer que la 3G, mais les licences sont souvent régionales et avec des restrictions d’utilisation. Par ailleurs, les bandes de fréquences diffèrent suivant les pays 2.5, 3.5, 2.3, 5.8, ou 3.3 Ghz…

Forces et faiblesses :

  • Forces
    • Coût quasi gratuit pour le terminal (Samsung et Intel devraient faire des puces pas cher).
    • Intel investit beaucoup dans les puces.
    • Beaucoup d’operateurs sont présents sur ce marché

  • Faiblesses :
    • Il y a encore des problèmes de normalisation fixe/mobile..
    • Peu d’operateurs majeurs ont annoncé du Wimax (sauf Sprint)


    Gilles Karolkowski, Directeur de Wimax European Market Development, en charge du développement du marché Wimax Mobile pour Intel, présente la vision Intel sur le secteur Wimax :

    Le Wimax est une technologie encore jeune, cela fait peu de temps que le fixe est ratifié (2004). Le mobile n’a été ratifié qu’en décembre 2005, il y a moins d’un an.

    Une des contraintes du Wimax fixe, c’est qu’il faut être à vue de l’émetteur pour avoir du haut débit ; ce n’est donc pas adapté à un usage en intérieur. Néanmoins, Intel prévoit de sortir des bornes Wimax utilisables à l’interieur, ce qui sera moins cher pour l’utilisateur, et ne nécessitera pas de coût d’installation d’une antenne extérieure.

    Intel a lancé un projet qui vise à sortir des terminaux à environ 100$. Le produit ’Intel Wimax Connection 2250’ embarquera un chipset fixe + mobile (pour servir de relais ?). Il sera possible de migrer un équipement Wimax fixe vers Wimax mobile par simple mise à jour du firmware (via les ondes).

    Horizon 2008 : Le Wimax sera intégré dans les PC portables (chipset unique Wifi/Wimax). Des cartes PCMCIA Wimax mobiles seront disponibles sur le marché dès mi-2007.

    Motorola, Intel, Free, BT… (cf Wimax Forum) investissent activement dans le Wimax : en Europe, il y a une dynamique très très forte (Europe de l’Ouest, Centrale, et de l’Est). Au total, on recense plus de 200 pilotes de déploiements sur la planète, dans plus de 65 pays. De nombreux opérateurs hésitaient encore, et sont maintenant en train de changer leur fusil d’épaule : Le ’Wimax Ecosystem’ comptait seulement 46 acteurs en 2004, et en rassemble aujourd’hui 414.

    La prochaine étape chez Intel et d’intégrer le Wimax dans Centrino, pour proposer une architecture simple et unique sur le marché du matériel grand public.

    Le Wimax Mobile devra s’adapter aux usages. Les consommateurs nomades réclament :

     

    • Accès à Internet : 84%
    • Email et Messagerie instantanée : 81%
    • Communications téléphoniques : 59%
    • Services de proximité : 64%
    • Visualisation et édition de photos : 63%
    • Ecoute de musique : 61%
    • Lecture de films : 56%
    • …à un prix compris entre 30 et 40$.

    Pour que Wimax ne soit pas cher, il faudra réaliser des économies d’échelle en pré-équipant 90% des ordinateurs portables avec une puce Wimax intégrée (Comme le wifi actuellement). En europe, une centaine de villes seront couvertes dès 2008 en Wimax nomade. Cela ne concerne malheureusement que les villes, à cause de la fréquence autorisée en europe (3.5Ghz) qui coûte trop cher à déployer en campagne. Le but en ville : offrir des services nomades (sans concurrencer le FTTH ou le VDSL) sur un débit autour de 1Mbps.

    En Wimax, le ping (temps de latence) est extrêmement faible, contrairement à la 3G. Les jeux en réseau seront donc possibles en situation de nomadisme.


    Keimpe B. Algra COO CTO Worldmax, opérateur Néerlandais, présente le modèle economique du Wimax, et une structure de coûts.

    Aux pays bas, il faut d’abord se rendre compte de l’environnement du pays, qui compte 700.000 sociétés pour 16 millions d’habitants, en zone urbaine dense. (Une des zones les plus peuplées d’europe, dépassée uniquement par Malte qui est une toute petite île).

    Il faut savoir que l’environnement des télécoms comporte trop de services : 97% des foyers peuvent avoir le DSL, Toutes les lignes font moins de 5 kms… C’est vraiment le paradis pour l’ADSL, les Pays Bas ! :). De plus, il y a une infrastructure câblée qui couvre plus de 80% des foyers. La concurrence entre le DSL et le câble est réelle, et tourne autour de 50/50% de part de marché sur le secteur grand public.

    Le Wimax doit être intéressant car le pays est plat, et à proximité de Ams-tx (Amsterdam Internet Exchange, Le plus gros point de peering au monde). Le coût du trafic IP est très faible aux pays bas, tout les opérateurs mondiaux y sont raccordés. Enertel NV (operateur national néerlandais) détient une licence nationale exclusive pour le Wimax, tout le spectre est alloué (80 Mhz de large).

    Opérations démarrées en 2004 : Les 5 plus grandes villes du pays sont actuellement couvertes en pré-Wimax. Au mois de juin 2006, la société mixte WorldMax a été créée en partenariat avec Intel.

    Resumé de ce qui a été fait jusqu’en 2005 : Quand il s’agit d’un pays comme les Pays-Bas, c’est à dire une zone urbaine dense, proportionnelle à la consommation de l’accès à Internet, il faut se rendre compte que la durabilité réside dans le nombre de Mégabits fournis par rapport au coût. Donc en principe, la fibre sera la technologie la plus intéressante sur le fixe. En matière de sans fil, la durabilité est liée au fonctionnement nomade. Dans le cadre du Wimax, la version mobile a plus d’avenir que le fixe car il ne concurrencera pas la fibre. En revanche, il peut concurrencer les autres modes sans fil tels que la 3G.

    Le 802.16e (Wimax mobile) devrait être déployé d’ici 2 à 3 ans. L’accent sera mis sur les 5 villes principales, puis si tout se passe bien, les autres zones urbaines avant de finalement couvrir tout le pays.

    Pourquoi ce n’est pas interressant d’utiliser le Wimax Fixe aux pays bas ? : Sur le marché mobile à l’échelle du pays, on a 16 millions de cartes SIM (une par habitant !). L’utilisation actuelle des connexions DATA en mobilité reste faible. Cela ne représente que 4 à 5% des revenus générés sur les services mobiles. Si on tient compte de la croissance d’environ 10% par an, les services DATA mobiles representeront en 2015 près d’un tiers des services mobiles (en valeur). C’est une estimation stricte, d’autres estimations poussent la part à deux tiers !. Donc il faudra une solution technique pour fournir ces services, et le Wimax est une réponse.

    Coté fixe, la grande majorité des connections coûtent moins de 40€/mois et offrent plusieurs dizaines de mégabits. Or, le Wimax fixe coûterait + cher et serait moins rapide.

    Pourquoi le Wimax prendra une grosse part du marché mobile aux pays bas ? :

    • Standard international, opposé à UMTS/CDMA/HSPDA…
    • moins cher que à déployer qu l’UMTS, moins cher à intégrer dans les ordinateurs portables
    • Le WiFi est déjà très répandu. Possibilité de faire du roaming WiFi/WiMax facilement
    • Cette technologie est activement soutenue par l’industrie : Intel, Motorola, Alcatel, Siemens, Samsung…
    • Technologie native IP et dimensionnée pour du volume, contrairement à l’UMTS et HSDPA

    On ne pourra pas voir moins de 30 à 40 euros par mois avec les reseaux 3G. En Wimax on pourrait arriver à 20€.


    Jean-Paul Riviere, Président d’Altitude Developpement :

    Le Wimax fixe est compliqué à installer, mais une fois que c’est fait ça fonctionne très bien. Altitude propose des solutions data & voix. Coté débit, on arrive à 10Mbps symmétriques par client grâce au réseau en 26Ghz (à Paris). L’offre minimum est d’1Mbps.

    Prix associés : 20% en dessous du SDSL. Coté grand public, cela coûté 39 euros sans la voix, 49 euros avec la voix. Le coût de l’installation est élevé, on ne peut pas descendre en dessous. Le but n’est pas de concurrencer le DSL, mais de proposer une offre à ceux qui ne peuvent pas avoir du DSL.

    Problème de complémentarité Wimax/DSL : Les quelques % des zones blanches ne suffisent pas à eux seuls à justifier des investissements dans le Wimax. C’est un problème de service public.

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