Quel est l’impact réel de Free Mobile sur l’emploi de ses concurrents ?

Free Mobile est souvent accusé par ses concurrents d’être responsable d’une hypothétique perte d’emplois sur le secteur des télécoms (notamment dans le domaine de l’assistance). Mais qu’en est-il vraiment ? PC INpact s’est penché sur la question en détaillant la politique d’Orange, SFR et Bouygues Telecom en matière d’emploi.

Là où certains syndicats chiffraient à la louche l’impact de l’arrivée de Free Mobile sur le secteur à une perte globale 10 000 emplois, au moins (cf. cette lettre ouverte des syndicats CFE-CGC Unsa FT Orange), il semblerait que ce chiffre relève du pur fantasme… même si en pratique, on constate bien des gels de recrutements et des postes non-renouvelés sur l’ensemble du marché.

Orange

Pour le premier opérateur français, l’arrivée de Free Mobile est en partie compensée financièrement par l’accord d’itinérance conclu avec le trublion. L’impact sur l’emploi est donc tout relatif. « Compte tenu des départs massifs d’abonnés, il n’y a pas de licenciements à prévoir, mais un gel des recrutements », expose une source citée par PC INpact.

Pour le moment, l’opérateur se contente de ne pas renouveler tous ses CDD (d’autres continuent à être « transformés en CDI »). Mais sur l’emploi, le groupe « ne s’engage pas au-delà de 2012 », période où « les départs en retraite sont massifs » (suite à la réforme des retraites).

SFR

L’opérateur au carré rouge, dont le bilan semble moins glorieux, maintient qu’il n’y a « officiellement pas de licenciements » en vue. Il réduit toutefois le nombre de prestataires, et tend à ne pas renouveler ses CDD.

Néanmoins, « si la situation perdure jusqu’à fin d’année, nous pressentons un PSE » (plan de sauvegarde pour l’emploi, ndlr), indique la source anonyme. SFR entend bien redresser la situation d’ici là, pour que cela ne se produise pas ; le récent changement de direction opéré à la tête de l’opérateur devrait se traduire par une nouvelle stratégie que le groupe espère payante.

Bouygues Telecom

Plus petit parmi les trois historiques, Bouygues avait déjà réduit la cadence des recrutements en 2011 : « il y a déjà 6 mois, c’était très compliqué de trouver un CDI en interne », indique un employé. Comme pour ses deux précédents concurrents, Bouygues Telecom ne devrait pas renouveler ses CDD et certains prestataires, sauf s’ils sont réellement « indispensables ».

Au final, ce sont surtout les sociétés prestataires qui souffrent de la situation : « pour certaines sociétés, l’impact est considérable : entre 20 à 50 % d’activité en moins par rapport à l’année précédente. Les plans de licenciements se profilent à l’horizon pour certains salariés et des périodes d’inter-contrat pour d’autres », explique une autre source, spécialisée dans le secteur des télécommunications.

Et chez Free Mobile ?

Les contrats non renouvelés et les départs en retraite non remplacés d’un côté sont à mettre en rapport avec les recrutements de Free de l’autre. Le nouvel entrant a déjà annoncé avoir recruté un peu moins de 1000 téléconseillers en quelque mois pour le lancement de son offre mobile, et ses rangs devraient logiquement continuer à s’étendre à l’avenir pour répondre à la demande croissante de ses abonnés.

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