Fibre : le 10 Gbps aux abonnés absents pour les utilisateurs Freebox Delta en zone P2P

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Certains abonnés Freebox Delta ont découvert que leur offre Freebox Delta fibre ne permettait pas, contrairement aux promesses de l’opérateur, une connexion à 10 Gbps.

1 Gbps en download, au lieu des 10 Gbps promis et vantés par Free dans ses communications : voilà le débit qu’ont pu découvrir certains abonnés fibre en branchant pour la première fois leur Freebox Delta. Le problème fait l’objet de plusieurs topics sur les très actifs forums de Freebox by Toosurtoo, et il a également été soulevé ce lundi par 01net.

La raison est technique : les premiers réseaux fibre déployés par Free reposaient sur la technologie P2P (point-à-point), qui ne semble pas compatible avec le 10 Gbps utilisé sur Freebox Delta. Pour cela, Free fait appel au 10G-EPON, qu’il a commencé à déployer en 2016, d’abord dans les zones AMII (zones moins denses, en co-financement sur le réseau d’Orange) puis, semble-t-il, de façon généralisée depuis lors.

Schéma du mode de déploiement 10G-EPON, privilégié par Free,
indispensable pour profiter des 10 Gbps promis par la Freebox Delta
©
lafibre.info

Un SFP limité à 1 Gbps

Pour les abonnés fibre en zone P2P, donc, pas de 10 Gbps. La limitation est visible sur l’interface FreeboxOS : si les abonnés en zone PON se voient bien proposer une connectivité 10 Gbps, le module fibre (« SFP ») fourni spécifiquement avec les Freebox Delta en zone P2P est physiquement limité à 1 Gbps.

Sur une connexion fibre PON : débit descendant max de 10 Gb/s
Sur une connexion fibre « point à point » (P2P) : débit descendant max d’1 Gb/s

À l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer la proportion exacte d’abonnés en fibre P2P touchés par ce problème. Ils sont essentiellement localisés dans les grandes villes françaises, premières à avoir fait l’objet d’un déploiement fibre de la part de Free : Paris, Lyon ou encore Montpellier, rapporte 01net.

Une « mise à jour » du réseau fibre de Free est toujours possible, même si elle n’est pas triviale et nécessite la pose de nouveaux équipements sur le répartiteur (le « NRO », nœud de raccordement optique). À terme, il se pourrait que Free opte pour cette solution afin de généraliser le 10G-EPON et d’uniformiser son réseau. Mais même là, il faudrait encore que l’opérateur procède à l’échange des modules fibre déjà envoyés aux abonnés P2P…

Un défaut d’information pour les abonnés concernés ?

Au-delà des considérations techniques, les abonnés en question estiment ne pas avoir été correctement informés en amont. Les mentions légales de bas de page parlent bien d’un « débit descendant théorique jusqu’à 1Gbit/s (et jusqu’à 8Gbit/s pour le Forfait Freebox Delta et Freebox Delta S – Technologie 10G-EPON) » sur le site de Free, mais cette formulation est relativement absconse — surtout si l’on ne sait pas à quelle technologie fibre on est effectivement raccordé, une information qui n’est pas mise en avant par Free préalablement à l’abonnement.

Partout ailleurs, sur le site officiel et lors des étapes d’inscription, c’est la « Fibre 10G » qui est vantée sans autre forme de nuance. Même la brochure tarifaire promet des « débits maximum théoriques jusqu’à 8 Gbit/s en descendant et 400Mbit/s en montant et avec équipement compatible » pour les offres Freebox Delta et Freebox Delta S.

Sur Free.fr : la Fibre 10G, « Il faut l’avoir pour le croire » (sic).

Il est vrai que pour le grand public, la technologie 10 Gbps n’est pas encore très répandue — en raison des coûts relativement élevés des équipements permettant un branchement en SFP+ 10 Gbps, pour des usages encore peu communs. Mais il est tout aussi vrai que des utilisateurs avertis pourraient avoir été séduits par l’offre Freebox Delta, seule offre grand public à proposer le 10 Gbps à ce prix, et se retrouver frustrés de ne pas avoir accès au débit promis.

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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