Orange : quand une responsable comm’ « témoigne » dans Métro

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L’observatoire des reportages bidonnés est de retour

Le quotidien gratuit Métro consacrait, dans son édition du lundi 20 juin 2011, un dossier complet sur le « stress au travail » en France. Évoquant le cas d’Orange, tristement célèbre pour sa vague de suicides en 2008/2009, le journal interviewe une “téléconseillère” tenant un discours particulièrement flatteur sur les nouvelles pratiques du groupe. Et pour cause…

Louise Amara, présentée comme « téléconseillère à temps partiel au centre d’appels d’Ivry-sur-Seine durant dix ans », ne tarit pas d’éloges sur la politique de son employeur. Dans un jeu de comparaison, elle oppose les mauvaises pratiques passées d’Orange à ses nouvelles conditions de travail, présentées comme idylliques. Écoute humaine revue à la hausse, plus grande « tolérance », centre d’appel entièrement rénové… un tableau parfait. Et de conclure : « l’important pour moi, c’est que l’écoute soit de retour ».

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L’article initial, disponible sur le site web de Métro

Seul petit problème : ainsi que le relève PC INpact, alerté par des salariés d’Orange, la dénommée Louise Amara est en réalité responsable de communication chez l’opérateur, pour lequel elle exerce l’activité de community manager et de rédactrice en chef d’un magazine d’information corporate. Un rôle confirmé, et assumé, sur sa page du réseau social professionnel LinkedIn.

Dès lors, le témoignage de l’intéressée, tout à la gloire d’Orange, ressemble plus à une vaste opération de communication qu’à un témoignage de téléconseillère assidue…

Dans l’édition de ce lundi, la rédactrice en chef adjointe de Métro défend l’article en expliquant que l’interviewée a bien été téléconseillère pour Orange, de 2001 à 2011. « Nous savions qu’elle occupait depuis six mois, le poste de rédactrice en chef du webzine du groupe », précise son billet. La journaliste maintient cependant que le témoignage de l’ex-téléconseillère est « pertinent » et admet tout juste que cette précision manquait à l’interview initiale : « nous aurions dû préciser qu’elle occupait ce nouveau poste. Nous nous excusons de cette erreur ». Avant de se défendre à nouveau, face aux accusations de publi-reportage formulées par divers observateurs du web : « nous n’avons répondu à aucune consigne de la direction de France Télécom-Orange »

Source : PC INpact

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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