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SFR en vente : le dossier attise les convoitises en France et au Moyen-Orient

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Depuis des mois, la rumeur de la vente de SFR en 2025 circulait, alimentée par les difficultés financières d’Altice. Elle est aujourd’hui confirmée : Patrick Drahi envisage bien de vendre une part importante de SFR selon Les Échos. L’opérateur historique du câble, devenu un pilier des télécoms français, suscite des intérêts multiples, en France comme à travers le monde. Cette vente, si elle se concrétise, pourrait rebattre les cartes d’un marché des télécoms déjà en mutation.

Une valorisation ambitieuse et des prétendants variés

Selon Bloomberg, Altice a récemment transmis des documents de présentation à plusieurs acquéreurs potentiels, enclenchant officieusement le processus de vente. Ces repreneurs ont désormais la possibilité de valoriser SFR jusqu’à 30 milliards d’euros, dette incluse, soit plus du double des 13 milliards déboursés par Numericable en 2014.

Parmi les acteurs intéressés, les noms d’Iliad (Free), Bouygues Telecom et Orange circulent, chacun avec des objectifs différents. Orange, en particulier, se heurterait à l’autorité de la concurrence en cas de rachat total, mais pourrait envisager une opération conjointe. Plus étonnant, Emirates Telecommunications (ex-Etisalat, aujourd’hui E&), un poids lourd du secteur au Moyen-Orient, serait également sur les rangs.

Le périmètre de la vente pourrait par ailleurs être modulable : Altice pourrait céder tout SFR ou seulement certaines activités (fixe, mobile, infrastructure). Des actifs comme XpFibre (fibre optique) ou la coentreprise dans les antennes mobiles avec Bouygues sont aussi sur la table.

Une vente calculée sous contrainte de dette

Derrière cette ouverture aux offres se cache une nécessité : le groupe Altice reste lesté par une dette élevée, même après des opérations de désengagement. SFR affiche près de 8,6 milliards d’euros de dette, qu’il faut revoir en intégralité avant toute transaction majeure.

L’enjeu dépasse la simple vente d’une entreprise. Il s’agit d’une redistribution possible des forces dans un secteur où la concentration menace l’innovation autant qu’elle révèle des synergies. Les observateurs scruteront particulièrement le positionnement de Free, qui s’oppose historiquement à toute entente entre opérateurs.

Une vente partielle à un acteur étranger, comme E& poserait aussi des questions de souveraineté numérique, à l’heure où les infrastructures télécoms ont un poids énorme. Le gouvernement français, très discret pour l’instant, choisira probablement de peser sur le choix final, au nom de l’intérêt économique national.

La vente de SFR s’annonce véritablement comme l’un des grands feuilletons industriels de 2025 (déjà en 2024 avec un suspens insoutenable). Si elle reste à ce stade préparatoire, elle aura vraisemblablement pour conséquence, selon l’acquéreur et le montage retenu, de bouleverser durablement le paysage télécom français. Le dossier, complexe et politique, devrait évoluer dans les prochains mois, au rythme des négociations, des arbitrages financiers… et des équilibres européens.

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