Alors que le marché de la publicité digitale continue de se transformer à grande vitesse, Netflix confirme son virage vers un modèle hybride de monétisation. En s’alliant avec Yahoo DSP, le géant du streaming entend ouvrir davantage son inventaire publicitaire à l’achat programmatique tout en gardant le contrôle sur la qualité de l’expérience utilisateur. Une démarche qui illustre la mue d’une plateforme longtemps rétive à toute forme de publicité.
Yahoo DSP, nouveau canal d’accès à l’inventaire Netflix.
Netflix a officialisé lors des Cannes Lions 2025 un nouveau partenariat avec Yahoo DSP. Cette intégration permet désormais aux annonceurs d’acheter des espaces sur Netflix via la plateforme de Yahoo, dans les 12 pays où son offre avec publicité est disponible.
Ce nouveau point d’entrée vient s’ajouter à ceux déjà en place via The Trade Desk, Google Display & Video 360 et Microsoft. L’objectif : diversifier les canaux d’achat programmatiques, tout en augmentant la granularité du ciblage et l’efficacité des campagnes. Netflix mise ici sur la puissance de Yahoo en matière de data et de reach pour enrichir son écosystème publicitaire.
Une stratégie d’ouverture maîtrisée.
Netflix a longtemps fait figure d’exception dans l’univers du streaming par son refus de recourir à la publicité. Depuis fin 2022, la plateforme a amorcé un tournant avec le lancement de sa formule avec publicité, confiée dans un premier temps à Microsoft comme partenaire exclusif. Mais face aux attentes des annonceurs et aux dynamiques du marché, Netflix ouvre progressivement son inventaire à de nouveaux partenaires DSP.
Cette stratégie permet aux marques d’accéder à une audience captive et premium, avec des outils de ciblage toujours plus précis. Parmi les nouveautés récentes : plus de 100 centres d’intérêt exploitables, des catégories comportementales enrichies, et la possibilité pour les annonceurs d’intégrer leurs propres données pour affiner le matching.
L’enjeu : créer une expérience publicitaire de qualité.
Nous sommes clairement dans un contexte d saturation publicitaire et de fragmentation des audiences et Netflix joue la carte de la sélectivité. Le but n’est pas d’inonder ses abonnés de publicités, mais de proposer un cadre premium, avec une pression publicitaire contrôlée. Cette promesse d’attention de qualité est devenue un argument fort face aux plateformes historiques comme YouTube ou Facebook.
L’intégration de Yahoo DSP va ainsi dans le sens d’une plus grande efficacité pour les annonceurs, sans pour autant sacrifier l’expérience utilisateur. Le défi pour Netflix : maintenir cet équilibre fragile entre performance publicitaire et engagement des abonnés.
Une transformation à suivre de près.
En diversifiant ses partenaires DSP, Netflix consolide sa place sur le marché publicitaire mondial. Mais cette ouverture soulève aussi de nouveaux enjeux : quel degré de transparence sur les données ? Quel contrôle sur les créations diffusées ? Et quel impact sur la perception de la marque Netflix ?
Alors que les revenus publicitaires représentent un axe de croissance clé pour la plateforme, cette stratégie pourrait redessiner en profondeur le modèle économique du streaming. Une chose est certaine : le Netflix de demain sera aussi un média publicitaire, au sens plein du terme.