En 2025, les abonnements numériques se sont durablement installés dans le quotidien des Français. De Netflix à Spotify, en passant par Amazon Prime ou encore des journaux en ligne, ces dépenses se cumulent et pèsent de plus en plus dans les budgets. Selon une étude récente de BearingPoint, le montant moyen mensuel dédié à ces services atteint 49 € en 2025, un chiffre en hausse constante depuis deux ans. Quels sont les usages, les arbitrages et les priorités des Français dans cette jungle de services ? État des lieux d’un modèle devenu incontournable.
Les chiffres clés d’une hausse continue.
Réalisée en février 2025 auprès de 2 078 foyers, l’étude BearingPoint sur les « dynamiques d’abonnement » révèle que les Français consacrent en moyenne 49 € par mois aux services numériques. C’est 4 € de plus qu’en 2024, et 12 € de plus qu’en 2022. Cette hausse est particulièrement marquée chez les tranches d’âge plus âgées, tandis que les 18-24 ans se situent en moyenne à 42 €.
Avec une moyenne de 3,2 abonnements numériques par foyer, la stabilité du nombre de services contraste avec la flambée des prix. En cause : des hausses successives des principales plateformes, notamment dans la SVOD, où Netflix continue d’augmenter ses tarifs. Si les abonnements n’augmentent pas en volume, leur coût, lui, ne cesse de grimper.
Des usages variés, entre fidélité et arbitrages.
La vidéo à la demande reste la catégorie la plus représentée : 65 % des foyers interrogés détiennent au moins un abonnement SVOD. Netflix domine toujours le marché, suivi de Prime Video, Disney+ et Canal+, ce dernier ayant profité de ses accords avec BeIN Sports pour gagner des abonnés.
Côté musique, Apple Music devance légèrement Spotify, bien que ce dernier conserve une base d’utilisateurs fidèle. Deezer, acteur français, reste à la traîne malgré un catalogue solide et des initiatives récentes pour se différencier (audio spatial, podcasts exclusifs).
Surprise de cette édition 2025 : la presse payante résiste. Si la presse spécialisée séduit les passionnés, c’est la presse régionale qui tire son épingle du jeu. Pour 35 % des personnes interrogées, elle demeure un service essentiel, devant les titres nationaux pourtant très exposés.
Une saturation du modèle ?
Le modèle de l’abonnement numérique montre ses limites. D’un côté, les consommateurs semblent arriver à un plafond en termes de nombre d’abonnements. De l’autre, les éditeurs augmentent leurs tarifs pour compenser la stagnation des recrutements et la baisse de l’engagement.
Cette tension commence à se traduire par des phénomènes de « churn » (résiliation) plus fréquents, notamment dans la vidéo. Le partage de compte étant de plus en plus limité, les utilisateurs deviennent plus exigeants et n’hésitent plus à suspendre ou changer de service.
Pour rester compétitives, certaines plateformes misent désormais sur des offres hybrides : publicités en échange d’un prix plus bas, packs familiaux élargis, ou encore bouquets associant plusieurs types de contenus (streaming + presse, par exemple).
Des perspectives à surveiller.
L’étude pose la question d’un futur arbitrage collectif : comment encadrer ce marché en plein essor, à l’heure où les ménages français subissent une pression budgétaire croissante ? Si l’abonnement est devenu la norme, sa multiplication sans cadre pourrait créer un effet de saturation, voire de rejet.
Dans ce contexte, le rôle des comparateurs, des agrégateurs et des services de gestion d’abonnements pourrait devenir stratégique. De même que des discussions sur la régulation des hausses de tarifs ou l’interopérabilité des offres pourraient émerger, notamment au niveau européen.