Xavier Niel surestimerait allègrement les coûts de la connexion à YouTube

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Dans une récente interview, Xavier Niel a justifié son choix de ne plus augmenter les capacités de connexion du réseau Free vers YouTube par le surcoût que cela pourrait engendrer à terme : de 5 à 15 euros selon lui. Une analyse largement remise en cause…

Au début de l’année, Octave Klaba, fondateur de l’hébergeur et opérateur OVH, s’exprimait sur le sujet. Celui-ci tient un discours plus modéré : « Youtube ne pose pas de problème véritable aux fournisseurs d’accès », affirme-t-il, estimant que le surcoût à terme (avec l’arrivé de la Google TV) s’élèverait plutôt à « 1 à 3 euros par abonné en coût de bande passante ».

Mais la prédiction de Xavier Niel est également remise en cause par le journal Le Monde, qui se fend aujourd’hui d’un papier affirmant que « Free exagère les coûts de connexion à YouTube ». Le quotidien affirme que les sommes avancées par Xavier Niel ne sont pas réellement justifiées : « l’estimation d’une augmentation des prix de 5 à 15 euros est sujette à caution, tant les coûts d’interconnexion avec les autres réseaux sont actuellement réduits pour les fournisseurs d’accès français. Permettre des débits non bridés vers YouTube causerait ainsi difficilement une forte augmentation des prix ».

Le journal cite un rapport de l’Arcep pour contredire les propos de Xavier Niel. L’autorité de régulation y explique que « les coûts supportés par un FAI pour assurer sa connectivité mondiale sont très réduits, de l’ordre de la dizaine de centimes d’euros par abonné fixe et par mois. (…) Ces coûts paraissent par ailleurs peu susceptibles d’augmenter significativement dans le temps car, jusqu’ici, la croissance du trafic échangé entre opérateurs s’est accompagnée d’une baisse du prix du transit ».

L’augmentation exponentielle prédite par Xavier Niel a donc peu de chances de se produire, d’autant qu’avec une marge de 31,5 % pour le groupe Iliad (29,2 % pour Free), le risque économique posé par YouTube est somme toute très limité pour l’opérateur.

Selon le journal, Free chercherait en réalité à mettre en place une solution technique très personnelle, visant « à réduire ses coûts dans la connexion à d’autres réseaux ». Ainsi, YouTube n’est que la partie visible de l’iceberg : « les interconnexions ne saturent pas qu’avec YouTube, les transitaires de Free saturent tous les soirs », explique un spécialiste des réseaux interrogé par Le Monde

Source : Le Monde

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Rédactrice principale sur Freenews de 2009 à 2020. Il paraît que des personnes demandent de mes nouvelles depuis.

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